Le
samedi 28 avril : (Corse - Répression) C'est une nouvelle fois à
Paris que débutera le procès de 17 patriotes corses et cela pour
plus d'un mois de procès.
voici l'intégralité de la conférence de presse du
Comité Anti Répression
Avant de commencer nous
souhaiterions faire part de notre indignation face aux propos
scandaleux du préfet d’Aiacciu qui pense que défendre les
prisonniers politiques corses et demander l’application des lois
communes représente une insulte à la mémoire du préfet Erignac. Pour
nous, l’insulte majeure qui est faite à notre peuple et à notre
jeunesse ce sont les provocations policières, la répression et
l’emprisonnement de jeunes adolescents. Pour nous la véritable
insulte faite à la mémoire de nos morts, de Ponte Novu au Querciolu
en passant par U Sulaghju, c’est lorsque l’on traite les résistants
corses de terroriste.
Le 2 mai prochain
s’ouvrira à Paris le procès du FLNC dit des anonymes. De nombreux
corses, de tous âges et de tous horizons sociaux seront jugés, non
pas par le peuple de France mais des magistrats professionnels de la
cour d’Assise spécialement composée de Paris, compétente dans les
affaires dites terroristes.
Ces militants sincères et
dévoués de la cause corse ne sont pas des mafieux ni des
affairistes. Ce sont tout simplement des hommes qui ont décidé de
résister en utilisant les moyens qu’ils estimaient être justes. Une
fois de plus on ne peut que s’indigner devant les délais de
détention préventive qui leur ont été infligés, et par la
qualification de « terroriste » qui leur est donnée.
Il n’appartient pas aux
Corses de juger leur choix de lutte et il appartient encore moins
aux cours spéciales de les juger, dans un pays qui se veut
démocratique et qui le crie à la face du monde, il serait temps que
ces méthodes judiciaires d’un autre âge cessent définitivement.
Elles constituent une agression inacceptable pour un peuple que des
siècles, voire des millénaires d’Histoire ont façonné à la révolte
face à l’agression et à l’injustice. Menacé de disparition sur sa
propre terre, attaqué de toutes parts, criminalisé dans sa moindre
tentative de révolte, le peuple corse d’aujourd’hui réclame justice
inlassablement, et les responsables ne sont pas dans les box des
cours d’assises spécialement composées, ils sont ailleurs. Et ils
condamnent… Certains ont même des insomnies de condamnation ! Ils se
réveillent la nuit en sursautant et en hurlant : « Je condamne ! ».
Ce qu’ils ne savent pas ou ce qu’ils ne veulent pas savoir, c’est
qu’en condamnant ce peuple qui résiste, c’est la Corse toute entière
qu’ils condamnent et au-delà c’est une Histoire, une civilisation
venu du fond des millénaires qu’ils contribuent à faire disparaître
pour le seul et maigre avantage d’une vie mesquine confortable et
d’une gloriole qui s’apparente au déshonneur. Puisse tous ceux qui
s’hérissent en juge y penser un instant…
Il
ne faudrait pas oublier que quand le peuple s’exprime sans fraude et
sans pression, c'est-à-dire sans enjeu pour les chefs clanistes
corses, les résultats électoraux sont bien curieux… Il n’y a qu’à
voir les dernières élections et compter le nombre de voix des
communistes et de la gauche dite républicaine à Bastia… La presse
corse parle de paradoxe, mais il faudrait peut-être trouver une
autre qualification à ce mot paradoxe. Nous, nous considérons cela
comme une spoliation de la démocratie que nous avions pourtant été
les premiers à mettre en place en Europe, il y a deux siècles. Tant
qu’il y aura des systèmes de cette nature en place en Corse, il y
aura des Corses qui se lèveront pour dire NON.
Les résistants qui seront
dans quelques jours devant les juges parisiens sont des enfants de
cette terre, parfaitement intégrés dans la société qui ont choisi de
prendre les armes pour empêcher la disparition du peuple corse. Face
à l’aliénation culturelle, la spoliation de notre patrimoine, la
main basse sur la démocratie, ils ont choisi la lutte armée, comme
tant d’autres corses avant eux face à tous les envahisseurs qui se
sont succédé sur cette terre. Ce choix leur appartient.
A la fin du mois de mai,
les juges parisiens condamneront nos résistants en voulant leur
donner des leçons de morale. Ils n’auront toujours pas compris que
jamais, jamais au cours de notre histoire multimillénaire, nous
n’avons baissé la tête devant l’oppresseur. Tant que Paris n’aura
pas intégré que le problème corse est éminemment politique et que ce
n’est que par la négociation que l’on pourra y mettre fin et non pas
par la répression, il y aura toujours des Corses pour continuer le
combat.
LIBERTÀ PER U POPULU CORSU !
Cumitatu contr’à A Ripressione
A
l'issue de cette conférence de presse, les militants du CAR ont
procédé à la distribution d'un fascicule sur ce dossier (procès des
17 patriotes)
Ce dossier sera publié sur internet le 2 mai, jour
du procès.
Source photo :
Lazezu, Vidéocapture Corsica Sera, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
CAR, Unità Naziunale
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