Le
Samedi 29 juillet 2006 : Après les visites ministérielles, Fronte
Populare réagit :
Fronte Populare
L'annonce par le PS de son refus de toute évolution institutionnelle
pour la Corse en cas d'accession au pouvoir, soutenue (voire
initiée) par l’ensemble des parlementaires insulaires dits « de
gauche », a été l'occasion d'apprécier les « positions à géométrie
variable » de certains élus corses.
Si
Emile Zuccarelli et Nicolas Alfonsi demeurent égaux à eux-mêmes dans
leur attitude de blocage, force est de constater que les autres
parlementaires, François Vendasi, Paul Giacobbi et Simon Renucci
adoptent des positions dont l'évolution témoigne d’un opportunisme
certain.
Rappelons-nous du mémorable débat télévisé opposant Emile
Zuccarelli, chantre de l’unité républicaine, à François Vendasi,
devenu homme d’ouverture pour l’occasion.. Rappelons-nous aussi les
engagements de Paul Giacobbi en faveur d'une autonomie de la Corse.
Simon Renucci, quant à lui, s'aligne aujourd’hui sur les positions
de la gauche la plus réactionnaire, celle qui a fait perdre Lionel
Jospin lors des présidentielles ! Son refus affiché d'évolution
institutionnelle n’est néanmoins qu’une demie surprise, hier soutien
affiché de Jospin et de Rocard, il l’était aussi, ne l'oublions pas,
du préfet Bonnet.
Il
est vrai que la gauche française en Corse est désormais phagocytée
par le PRG et l’association « La Corse dans la république » dont le
programme est « il faut accueillir de nouveaux habitants … dans le
respect de l’identité corse !! ». on ne peut que se demander comment
au vu des conceptions de ses membres sur la langue, la culture, le
peuple corse, et de leur pratique politique pour le moins peu
favorable aux « idées corsistes » .
Leur
démarche a toujours été caractérisée par l'affichage permanent d’un
« républicanisme cocardier », refusant toute reconnaissance de notre
spécificité, et par leur contribution dans la pratique à la négation
des droits de notre peuple.
La
droite elle au pouvoir à Paris profite de l’été pour envoyer ses
ministres-météores se dorer au soleil, promettant comme toujours du
vent, peut-être une solution spécifique à la canicule !.
La
classe politique en Corse, droite et gauche confondues, réduit les
perspectives d'évolution à la seule incantation sur le développement
économique que les élus sont d’ailleurs incapables de définir,
celui-ci se résumant pour le moment à « vendre la Corse au plus
offrant ».
Par
contre, ces mêmes élus, docilement alignés sur les directives
parisiennes, appellent à amplifier la répression contre ceux qui
refusent la spoliation organisée de notre terre vendue à l’encan.
Le
gel ad vitam aeternam du statut de la corse au prétexte du résultat
du référendum de 2003 démontre l’hypocrisie de ceux qui appelaient à
voter oui tout en faisant voter dans le sens contraire.. Il faut
rappeler pourtant que ce résultat, fortement conditionné par une
fraude massive dont une partie a même pu être prouvée, et par le
poids d’une importante colonisation de peuplement, s'est déterminé
sur une majorité infime.
Ce blocage de
la situation est d’autant plus inacceptable que le statut de la
corse est le moins avancé des îles européennes, et que la France est
en fait à contre courant de l’ensemble des pays européens. C’est
par exemple le seul pays (avec la Turquie et la Biélorussie) à ne
pas avoir signé la charte du conseil de l’Europe sur le droit des
minorités.
Les
arguments fallacieux invoqués pour justifier le statu-quo, les
appels a la répression, la servilité à l’égard de Paris,
l’harmonisation sur des positions rétrogrades et conservatrices de
la Gauche et de la Droite insulaire (ce clivage a-t-il un sens en
corse pour nos élus ?) témoignent en fait d’un manque de courage
politique qui entretient l’impasse et conduira inévitablement à la
persistance de situations conflictuelles, à l’opposé des
orientations courageuses prises dans plusieurs pays européens, et en
particulier celles prises en vue de régler la « question basque »
par le gouvernement socialiste espagnol.
Pour Fronte
Populare
Natale
Paoli
Petru
Poggioli
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