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Les élus nationalistes à  la municipalité d'Aiacciu tiennent une conférence de presse

Le 31 janvier 2007 : (source Alta Frequenza) Le groupe d’opposition nationaliste à la municipalité d’Ajaccio a donné ce matin (mercredi) une conférence de presse. José Grimaldi et Paul Medurio ont tenu à présenter les points qui les inquiètent le plus dans la gestion municipale actuelle.

Au-delà de la polémique sur les caméras de télésurveillance et des problèmes de police qui se posent sur la ville d’Ajaccio, les deux opposants ont abordé avec gravité le sujet de l’immobilier. Cette fameuse bulle immobilière qui n’a cessé de gonfler sur Ajaccio comme partout, n’en finit pas d’inquiéter la population. Cela est d’autant plus vrai que la fiscalité s’est mise au parfum, s’il on peut dire, en opérant des hausses d’impôts très importante. Eviter absolument le syndrome de l’île de Ré ! (Alta Frequenza)

 

voici la conférence de presse.

La ville d’Aiacciu connaît une grave pénurie de logement.

Les achats massifs de biens immobiliers par des personnes venues de l’extérieur, disposant de moyens sans commune mesure avec ceux des habitants de l’ile, conjugués à une offre réduite, se traduisent par une augmentation vertigineuse du prix de l’immobilier, qui, si elle enrichit une minorité, pénalise l’ensemble de la population.

La part des revenus consacrée au logement est de plus en plus importante, avec pour conséquence un appauvrissement généralisé de la population ajaccienne, confrontée par ailleurs a un cout de la vie particulièrement élevé. Alors que, selon la revue capital, le prix de l’immobilier a plus que doublé depuis 2000, les revenus sont loin de suivre cette tendance. Il sont en corse inférieurs de plus de 20% à la moyenne française.

Sauf à mettre en place des mesures législatives, telles que les proposent les nationalistes avec la loi sur la terre, qui limiterait la spéculation en réservant l’accès a la propriété aux personnes d’origine corse ou résidant de façon continue sur l’ile depuis 10 ans, les corses sont condamnés a l’appauvrissement et a la dépossession. Ils ne peuvent plus accéder a la propriété.

 

D’autres facteurs doivent de plus être pris en compte.

Le taux des impôts locaux communaux est stable depuis 2001 (on doit s’en féliciter, mais il était déjà très élevé), hormis la taxe d’enlèvement des ordures ménagères qui a augmenté en 2002 et la part du conseil général qui a été revalorisée à plusieurs reprises ces dernières années.

Toutefois, la revalorisation des bases par l’administration fiscale, qui prenant appui sur l’évolution des prix quartier par quartier, remonte la valeur locative des appartements de façon sensible, occasionne une augmentation très importante des impôts locaux. Celle ci s’applique souvent a des habitants permanents qui avaient acheté leur résidence principale à une époque ou l’immobilier était encore accessible.

 

Dès lors, ces personnes qui avaient acquis des biens a une valeur correspondant à leurs revenus, sont imposées a des montants excessifs au regard de leurs moyens et pourraient être conduites a déménager, ce qui constituerait une victoire pour la spéculation, conduirait à aggraver un zonage de la ville entre des quartiers riches et des quartiers pauvres, et irait a l’encontre de la fameuse mixité sociale chère à l’équipe de gauche qui gouverne la mairie.

De façon immédiate, même s’il est évident que les corses n’ont pas pour vocation a être, chez eux, regroupés dans les HLM, la mise a disposition de logements sociaux constitue une partie de la solution.

 

La pénurie de logements sociaux a été créée par une gestion catastrophique des offices de HLM (2 fois renfloués par l’assemblée de corse), sur lesquels les maigres disponibilités sont en partie réservées au préfet, qui dispose d’affectations prioritaires tant pour les fonctionnaires que pour les gens en grande difficulté sociale parfois fraichement débarqués.

 

L’extrême modestie des livraisons ces dernières années s’aggrave compte tenu de l’augmentation considérable du cout de la construction, ce qui nous conduit à douter des promesses d’accélération du programme des constructions ces prochaines années.

 

Nous demandons donc aux pouvoirs publics :

  • de cesser l’augmentation (voire de procéder à une diminution) des taux d’impôts locaux.
  • De prendre en compte lors de la révision des bases locatives non pas la valeur de vente des biens telle qu’elle résulte des ventes récentes dans l’environnement de l’immeuble, mais la valeur d’achat.
  • D’accélérer les procédures de mise a disposition de terrains pour la construction. A ce propos, nous aimerions connaître l’état d’avancement

- De l’élaboration du PLU

- de la restitution de terrains de l’armée sur st joseph.

- De la demande de restitution des 17 hectares de terrains de l’armée à Asprettu.

  • De développer l’accès social à la propriété.

 

Depuis plusieurs années, les inscriptions sur les listes électorales démontrent un afflux de personnes extérieures à l’ile, qui se traduit par une décorsisation massive en particulier sur Aiacciu. Pour la seule année 2006, la ville a connu 3000 nouvelles inscriptions sur les listes électorales, dont 70 à 80% en provenance de l’extérieur de l’ile.

Ces mouvements importants de population sont de nature a entrainer une rupture de la cohésion sociale.  Ce problème doit être pris en compte des maintenant si l’on veut éviter des lendemains amers.

Les politiques  françaises « d’intégration » conçues pour les banlieues ( qui ont donné ailleurs le résultat que l’on connaît), sont plaquées mécaniquement chez nous.

Depuis plus de deux ans, nous demandons, sans succès la prise en compte de notre langue et de notre culture au titre de sa légitimité sur sa terre, mais aussi comme moyen essentiel d’intégration.

Nous nous sommes heurtés a une position autiste qui semble considérer que les corses sont, chez eux, une communauté parmi d’autres et qu’ils ne doivent pas faire l’objet d’un traitement particulier.

La politique culturelle de la ville tourne le dos à la corse, et favorise systématiquement les cultures extérieures au nom d’une conception dogmatique de « l’ouverture », et d’une approche élitiste au détriment de la culture corse.

Celle-ci est soit financée au compte goutte (la mise en place des garderies bilingues représente 32000 euros), soit sert de moyen de faire des recettes (les spectacles donnés par les groupes corses sont soit payants, soit offerts gratuitement par les groupes a la ville).

Pendant ce temps, des sommes considérables sont allouées systématiquement par les financeurs publics a des associations qui développent des actions culturelles importées. Le peu d’attractivité de ces productions qui ne justifient d’aucun autofinancement (et dont le budget est passé de 0 a 450000 euros en 5 ans)  ou d’un autofinancement ridicule (6%) est évident. L’école nationale de musique par exemple, coute plus de 500000 euros, et ne fait aucune part à notre culture.

A ce jour, la ville n’a pas donné suite a nos demandes d’élaboration d’une politique globale de promotion de la langue et de la culture corse dans les politiques municipales, de prise en compte plus importante de cette dernière dans les programmes culturels municipaux, de mise en place de la commission de dénomination des noms de rues ( pour la ré appropriation de notre toponymie…), de signalétique bilingue dans les bâtiments communaux etc…

Au delà des formulations officielles, la résistance passive de la municipalité face a la simple reconnaissance de notre identité sur sa terre est révélatrice selon nous d’une hostilité a l’égard de l’existence d’une identité corse spécifique, pendant que toutes les autres communautés sont accueillies avec bienveillance.

 

Un dernier point concerne la gestion par les autorités des questions de sécurité.

Aux difficultés de tous ordres que connaît la corse, l’Etat répond par la présence massive des forces de police (dont le nombre officiel est par habitant trois fois et demi plus élevé que la moyenne française). Le harcèlement permanent de la population par « les forces de l’ordre », comme en témoigne l’agression récente d’un père de famille qui pourtant circulait avec un bébé dans sa voiture, devient insupportable et dangereux. Dans sa volonté de mater, ficher et normaliser le Peuple Corse, l’Etat a quadrillé le territoire au moyen de forces de police et de gendarmerie considérables. Les Ajacciens attendent du Maire et de son équipe municipale autre chose qu’une attitude de collaboration docile avec les forces de police !

Aussi soucieux que Mr Simon Renucci du bien être des Ajacciens, nous ne pouvons accepter que dans le même temps où la Corse subit les rigueurs de la répression, la municipalité facilite celle ci en installant dans le centre ville une télésurveillance. Même si cette dernière a été notoirement réduite par rapport au projet initial, a la suite d’un courrier que nous avions adressé au maire dès juin 2005, les modalités de cette implantation dans la rue Fesch peuvent être attentatoire aux libertés.

Les conditions de cette installation pourraient donner lieu demain a une utilisation pour la répression politique, dont l’exécutif municipal porterait l’entière responsabilité.

Rappelons que le centre ville a déjà fait l’objet en 2000 d’investissements importants au titre du programme de surveillance électronique Acropol, a l’époque ou Chevènement était ministre de l’intérieur, avec des soutiens locaux que chacun a en mémoire.

Nous pensons qu’il serait préférable de mettre en place les moyens d’une véritable lutte contre le trafic de drogue notamment, qui se déroule dans l’impunité près des établissements scolaires notamment, pendant que les forces de la police nationale harcèlent les automobilistes sous les prétextes les plus divers.

Cette politique pourrait intégrer la police municipale dans une approche de proximité ou elle aurait une réelle légitimité et pourrait être utilisée de façon plus performante que les forces de la police dite nationale.


 

Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  Alta Frequenza et Forum Anc, Unità Naziunale

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