Pour un règlement politique de la question corse !
1/ Le mouvement
nationaliste corse se présente dans une démarche de large union
aux élections législatives de juin 2007, sous l’intitulé Unione
per una suluzione pulìtica. Les quatre mouvements qui
participent à cette Unione sont Chjama Naziunale, Corsica
Nazione Indipendente, le PNC et i Verdi Corsi.
2/ La
situation de la Corse est critique aux plans politique,
économique, social et culturel : chômage, exil des jeunes,
disparition programmée de notre langue, dépossession foncière,
dépendance économique, appétits spéculatifs sur notre littoral :
c’est la question de l’avenir du peuple corse sur sa propre
terre qui est en jeu. Nous le disons clairement : pas plus
aujourd’hui qu’il y a quarante ans nous n’accepterons que les
Corses soient privés de leur terre et de leur droit fondamental
à la maîtrise de leur destin. Il faut donc d’urgence des
réponses et des solutions dans ces domaines-clés de notre
devenir collectif. Ainsi, en matière de maîtrise du foncier,
certaines îles en Europe, comme les îles Äland, montrent la voie
à suivre pour trouver des solutions raisonnables.
Le
développement économique est un impératif pour donner à la
jeunesse corse un avenir sur sa propre terre, et passer d’une
économie d’assistance et de dépendance à une économie moderne
d’échange ouverte sur l’Europe et le Bassin Méditerranéen.
L’officialisation de la langue corse est refusée par l’Etat
français alors qu’en Espagne les langues basque, catalane,
galicienne sont officielles.
3/
L’attitude de fermeture totale de l’Etat français et son
immobilisme par rapport à la question corse font figure de
triste exception dans l’Union Européenne. En effet, partout
ailleurs en Europe, les régions à forte identité ou nations sans
Etats jouissent d’une large autonomie, systématiquement refusée
à la Corse depuis 30 ans. La France refuse de ratifier la Charte
Européenne des Langues régionales alors que celle-ci est en
vigueur dans la très grande majorité des états européens.
Ailleurs en Europe, à chaque fois que se pose un problème lié à
une revendication nationalitaire (Irlande du Nord, Pays Basque),
il a été décidé d’engager un processus de dialogue associant
toutes les parties prenantes du conflit. Tel n’est pas le cas de
la Corse où l’Etat et les leaders clanistes de droite et de
gauche jouent manifestement jusqu’à ce jour la politique du
pire. Au niveau institutionnel, qui peut ignorer aujourd’hui les
statuts de forte autonomie des îles européennes ainsi que de
l’Ecosse et de la Catalogne, sans oublier les Länders
allemands ?
L’échec par
un très faible écart du referendum de 2003, alors même que la
fraude électorale a été flagrante en plusieurs endroits, a servi
de prétexte à un blocage total. Le gonflement des listes
électorales, le laxisme désormais généralisé dans
l’établissement des procurations suscitent les plus grandes
craintes pour l’avenir de la démocratie dans l’île. Face à nos
revendications, le mépris et la répression mèneront dans
l’impasse. Toutes les politiques menées seraient alors vouées à
l’échec.
4/
L’installation d’un nouveau pouvoir en France au lendemain de
l’élection présidentielle est pour nous l’occasion de lancer un
appel solennel : il faut que l’Etat change de politique en
Corse ! Il doit s’engager dans la voie d’une solution politique
négociée. Cette volonté n’est pas seulement celle du mouvement
nationaliste, elle est partagée par tous ceux et toutes celles
qui ont le souci de l’avenir de la Corse.
5/ Le
mouvement nationaliste corse est ouvert à une solution politique
négociée. Nous le réaffirmons très nettement lors de ces
élections, puisque c’est l’intitulé même des candidatures que
nous présentons. Notre disponibilité au dialogue et au compromis
a été démontrée lors du processus de Matignon. Cette attitude
reste la nôtre aujourd’hui.
L’absence de
dialogue générerait sur l’île une crise profonde, L’heure est
venue d’évaluer la question corse avec discernement, pour
engager une nouvelle politique sur l’île. C’est l’appel que
lanceront le 10 juin prochain des milliers de Corses en votant
en faveur des candidats « Unione per una suluzione pulìtica ».