Après
plus de 20 jours d’une lutte exemplaire, les salariés S.T.C des
différentes de Corse ainsi que les marins constatent avec dégoût que
la C.G.T, organisation syndicale majoritaire de la S.N.C.M, se plie
aux injonctions du gouvernement quant à la privatisation de cette
dernière. Les basses manœuvres du secrétaire général de la C.G.T,
Bernard Thibault, et ses allers et venues incessants dans les
confortables ministères parisiens y sont sans doute pour quelque
chose.
Pourtant, les uns et les autres auront en mémoire un début de grève
décidé unilatéralement par la C.G.T qui nous promettait des
lendemains qui chantent, fruit d’une détermination sans faille et
d’une ferme volonté de faire barrage aux projets ultras libéraux du
gouvernement et de son premier ministre. En fait il n’en est rien !
Voilà cette organisation qui nous disait « 51% sinon rien » accepter
de manière lamentable de brader le patrimoine public et le personnel
avec, à des intérêts spéculatifs liés à la haute finance.
Une fois de plus, une vision étriquée guidée par le maintien du
siège social au 61 boulevard des dames à Marseille, l’a emporté sur
les fondamentaux que sont la défense d’une entité publique et d’un
service de qualité qu’étaient en droit d’attendre les usagers.
Le S.T.C, à qui personne ne pourra reprocher son engagement sur le
terrain social, avec notamment l’affaire du Pasquale Paoli, ainsi
que sa volonté d’unité syndicale a toujours, avec la détermination
qu’on lui connaît, créé les conditions d’une lutte efficace en
jouant la carte de la transparence. Notre étique de syndicaliste
nous a toujours interdit les manœuvres de bas étage et nous nous
sommes toujours assumés devant les salariés ainsi que devant le
peuple.
C’est avec regret que nous constatons une fois de plus que les
conditions d’une démarche unitaire ont été foulées au pied par
ceux-là même qui pas plus tard que le 11 octobre, en assemblée
générale des marins et devant les caméras de télévisions,
n’hésitaient pas à chanter sur un refrain connu « Tous ensemble,
tous ensemble ». Ce message s’adressait sans doute à Connex et à
Butler.
Dans ces conditions, et alors que l’ensemble des organisations
syndicales réunies hier à Corti, avait fait la défense de la
compagnie publique un des fondamentaux de la manifestation du samedi
15 octobre à Aiacciu, la section maritime du S.T.C ne peut
évidemment plus s’inscrire dans cette démarche qui selon elle se
vide de son contenu.
Nous en appelons au sursaut de toutes celles et tous ceux qui au
sein de la population, soucieux de la défense des services publics,
ainsi qu’aux salariés de la S.N.C.M, lâchement trahis par leur
organisation syndicale à nous rejoindre pour organiser la lutte qui
nous permettra demain de réinstaurer en lieu et place de
l’entreprise privatisée, une entité publique : la Compagnie
Régionale