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Andatura Corsa per i Dritti Umani le 6 avril
2005
à Monsieur le Ministre de la Justice
Dominique Perben
Monsieur,
Créée pour la défense des droits de l'homme et la promotion d'une citoyenneté
culturelle corse, Andatura Corsa per i Dritti Umani s'adresse à vous en tant que
Garde des Sceaux responsable des institutions judiciaires.
Vos prises de position humanitaires et critiques à l’égard du système carcéral,
nous incitent à penser que vous ne resterez pas indifférent à l'humanité
charnelle des prisonniers corses détenus dans les prisons continentales.
Ils vivent au quotidien dans un climat hostile suite à la campagne médiatique
qui depuis près d'un an construit un pattern du corse violent, raciste, lâche.
Des tensions extrêmes règnent entre codétenus et les prisonniers corses sont
exposés quotidiennement à des agressions sans que le personnel pénitentiaire ne
puisse assurer véritablement leur sécurité. Certains sont ainsi mis à
l'isolement par mesure sécuritaire, pour le seul fait d'être corse. Or
l'isolement implique des conditions de désocialisation, de déstructuration, de
déshumanisation.
Aussi nous vous sollicitons instamment pour faire aboutir en urgence notre
proposition de regroupement des détenus corses à l'intérieur de chaque prison
avant que nous n'ayons à déplorer un drame irréparable par meurtre ou suicide.
Cette mesure palliative que nous avons exposée lors d’une conférence de presse
le 12 février dernier a reçu tant un soutien populaire au niveau des familles de
prisonniers qu’un assentiment des élus insulaires .
C’est sur la force de cette légitimité que nous appuyons notre requête.
Celle-ci n’occulte en rien la nécessité de rapprocher à très court terme les
prisonniers insulaires en Corse : ce n'est pas un privilège mais un dû à la fois
légitime et légal. Membre du gouvernement, vous avez pour le faire la force de
la loi dans un Etat de droit.
Pour ce qui est des procédures saisies par la section antiterroriste avec des
détentions provisoires exorbitantes (jusqu'à plus de cinq ans !) en région
parisienne au mépris des droits et libertés fondamentaux, nous soulignons que le
maintien en détention à proximité géographique du juge est un argument
fallacieux au regard de celle effective par moyens audiovisuels de haute
technologie.
Nous appuyons notre requête sur les articles n° 2, n°3 et n° 8 de la convention
européenne de sauvegarde des droits de l'homme et les positions de la Cour
européenne des droits de l'homme (CEDH)
Nous ne doutons pas de votre engagement à dégager au plus vite au niveau
pénitentiaire une solution humaine et juste à la situation de danger des
prisonniers corses hors de l'île.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos sentiments
déférents.
Pour le bureau La présidente Felicia Benedetti
PS: ci joint notre conférence de presse du 12 février
2005
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