Le
9 juin 2007 : (Corse Répression) Le Comité Anti Répression a publié
la lettre de Michelle, femme d'un détenu Corse à Fleury Mérogis.
Elle y explique les agissements contre les détenus Corses pour la
fête des pères.
Voici la lettre dans son intégralité dont la source se trouve sur le
forum Comité Anti Répression :
Depuis juin 2004 mon concubin est incarcéré à la
maison d'arrêt de Fleury Mérogis. Malgré l'éloignement j'arrive à
avoir de ces nouvelles grâce aux personnes résidant sur Paris et qui
vont le voir, lorsque sa famille ou moi ne montons pas. Au moi de
Mai c'est sa mère qui va passer une semaine à Paris.
Le 14 mai à la sortie de son parloir elle me
contacte, heureuse de m'annoncer que le 6 juin, pour célébrer la
fête des pères, Eric, comme d'autre détenu pourra avoir avec lui sa
fille pendant deux heures. Cela doit se dérouler en dehors du cadre
des parloirs, dans un espace "libre" dans une pièce de la maison
d'arrêt ou sous chapiteau, un goûter et un spectacle de marionnettes
sont prévus pour les enfants.
Carla doit impérativement être à paris le 6 juin. Eric me fait
savoir qu'il a rempli le formulaire et qu'il a donné mes deux
numéros de téléphone. En effet Fleury Mérogis doit me contacter les
modalités à suivre pour le bon déroulement de cette journée
spéciale. Car seuls les enfants sont autorisés à participer à cette
journée. Je ne pourrais pas être présente, mais peu importe cela
fait 3 ans qu'un père et sa fille n'ont pas joué ensemble, ma fille
n'a pas le souvenir de son père à la maison, pas une photo d'eux
ensembles depuis qu'elle a deux ans et demi. Alors je suis heureuse
pour elle, tout le monde se félicite de cette initiative.
Je me dis "ils" ne sont pas si
inhumains.
Je cours à l'agence de voyage, je fais changer mes billets d'avion.
Heureusement que je travaille en famille et que je peux m'absenter.
Je prépare aussi Carla, car je ne sais toujours pas comment cette
journée va se dérouler et la voir partir seule avec un matin ne me
rassure pas.
Mais cela ne l'inquiète pas elle est tellement heureuse d'avoir son
père pour elle seule pendant deux heures. Et puis elle est habituée
a la présence de ces hommes et femmes en uniforme qui réglementent
ses visites et qui font parti du quotidien de son père. Moi
j'attends l'appel de Fleury, mais je réserve quand même un parloir
pour le 6 juin au cas ou la journée serait repoussée.
Mais c'est bien pire.
Le 23 mai, ma mère m'appelle à la sortie de son parloir et m'annonce
que cette journée spéciale est annulée pour les 3 corses inscrits.
Mais aucun motif n'est donné. Je pense que le fait d’être corse a
suffit. J'appelle immédiatement le conseiller d'insertion, il
comprend ma colère, essaye en vain de se renseigner. J'appelle alors
le chef de détention du bâtiment D4, mais je suis rapidement stoppée
dans ma démarche, cette personne ne reçoit pas et ne parle pas avec
les familles des détenus, voilà la réponse qui m'est faite.
Nous sommes dans l'arbitraire le plus total, une décision est prise,
aucun motif n'est donné et je ne peux pas rencontrer la personne
responsable pour obtenir des explications.
Cette manœuvre psychologique s'apparente à de la torture blanche
pour les détenus Corses mais aussi contre les enfants.
Ma fille de 5 ans n'a pas les mêmes droits que les autres enfants,
parce qu'elle est corse.
On va certainement nous parler du statut juridique spécial des
prisonniers corses.
Mais s'il existe suffit il à lui seul à privé un détenu corse de la
présence de ces enfants ?
Je pense qu'une fois de plus on a exercer une pression psychologique
sur les corses, on leur a laissé entrevoir ce a quoi ils avaient
droit pour mieux leur retirer, et le réveil est dur pour tout le
monde.
Ma démarche n'est pas personnelle, je ne demande pas que cette
décision soit révisée car je ne pense pas qu'il puisse se remettre
en question, mais je tenais à dénoncer cette discrimination.
Comme si l'éloignement, l'isolement, les rares visites dues au coût
financier ne suffisait plus, aujourd'hui la torture blanche est
dirigée contre les enfants des détenus corses
Michelle L.
Merci de citer la source dans son intégralité
(communiqué du CAR et lettre témoignage + lien
http://forucorsu.unita-naziunale.org/viewtopic.php?t=541
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
Comité Anti Répression, Unità Naziunale
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