Avec près de 15 000 suffrages engrangés dans les quatre circonscriptions législatives, presqu’autant qu’au premier tour des élections territoriales de 2004, la démarche « Unione per una suluzione pulitica  » remet clairement le Mouvement National au centre du jeu politique. Par leur vote, nos électeurs interpellent directement le nouveau pouvoir en France pour une solution politique négociée.

Notre score a été obtenu malgré un contexte de « vague bleue » et malgré certains comportements de division. Si notre campagne, au demeurant très courte et largement parasitée par les Elections Présidentielles et le combat Droite Gauche, s’est avérée payante, c’est parce qu’elle a abordé les véritables problèmes des Corses : précarité, flambée des prix, absence de logements, spéculation foncière et immobilière, projet d’incinérateur ou de PADDUC,… Nos revendications fondamentales ont également été débattues, mais l’obtention rapide du pouvoir législatif et règlementaire, la défense des prisonniers politiques, l’officialité de notre langue, la reconnaissance de nos droits nationaux ont été accompagnées de propositions nouvelles, dans lesquelles notre peuple s’est largement reconnu. Les résultats reflètent clairement la permanence de notre ancrage, de notre  poids politique, et nous permettent d’envisager avec sérénité et détermination les prochaines échéances, particulièrement les municipales et les cantonales de 2008.

Nous allons donc amplifier notre stratégie d’union et d’ouverture, et préparer efficacement l’accession des nationalistes aux responsabilités politiques.
Dans l’attente, concernant le second tour des élections législatives, il va de soi que nous ne pouvons apporter notre soutien à l’un ou l’autre des candidats restant en lice dans trois circonscriptions. Une telle démarche n’aurait été concevable qu’à partir d’un accord politique de fond, incluant nos revendications les plus essentielles ainsi que les moyens et conditions de leur satisfaction. Or, la stratégie du « cordon sanitaire  » mise en œuvre depuis 2004 à notre endroit n’a pas permis d’ouvrir le moindre espace de dialogue ou de concertation, et pour cause ! À ce titre, Camille de Rocca Serra, qui a évité le ballottage avec l’un de nos candidats de quelques dizaines de voix à peine, et Emile Zuccarelli, partisan historique d’une répression à tous crins et principal adversaire d’une évolution institutionnelle, portent une responsabilité écrasante .

Conscients de l’importance des enjeux, et de la volonté de participation exprimée par les Corses, nous n’appelons pas pour autant nos électeurs à une abstention de principe. Nous demandons donc aux Corses de se déterminer en fonction des réponses que les candidats apporteront aux questions suivantes ; naturellement, ces questions ne s’adressent pas à Emile Zuccarelli, anti-nationaliste militant, dont la prochaine mise en échec constituera indéniablement une avancée pour l’ensemble des Corses.

Ces questions sont :

- Êtes-vous oui ou non prêt à demander un changement fondamental de politique de la part de l’Etat français en Corse ?

- Souhaitez vous contribuer à la recherche d’une solution politique négociée au problème Corse, notamment par un dialogue sans exclusive autour d’un certain nombre de thèmes et revendications, et incluant obligatoirement la question des prisonniers politiques ?

Ces deux thèmes ont été au cœur de notre. campagne et conserveront la même importance tout au long des prochains mois.