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Pétition en soutien à Jean Marc Rouillan

Le 16 novembre 2008 : (12:59 Unità Naziunale, www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte internationale)  Jean-Marc Rouillan vient de voir son régime de semi-liberté révoqué par le tribunal d’application des peines. En le réincarcérant au motif d’avoir commenté la contrainte dont il fait l’objet – ne pas s’exprimer sur les faits pour lesquels il a été condamné –, c’est en réalité toute possibilité d’expression que l’État français lui refuse. La procédure d’appel étant aujourd’hui engagée, il est urgent de se mobiliser pour sa libération.

Depuis 2001, Jean-Marc Rouillan a publié neuf ouvrages (récits et romans) qui sont ceux d’un écrivain et d’un individu politique revendiquant son appartenance à la classe des opprimés et à une littérature prolétarienne dont Henry Poulaille disait : « Il nous suffit de puiser dans nos souvenirs, de montrer, sans rien y changer, la réalité telle qu’elle nous est apparue à notre entrée dans le monde pour faire oeuvre révolutionnaire. » La condamnation renouvelée de Rouillan est emblématique de cette volonté du pouvoir, maintes fois démontrée dans l’histoire lointaine et proche, d’empêcher l’expression libre de la parole du peuple. Et le monde intellectuel ne laisserait pas, sans se mettre lui-même en danger, bafouer la liberté d’expression. Comment ne se rallierait-il pas à ce qu’écrivait le suédois Stig Dagerman sans cesse cité par le nouveau prix Nobel J.M.G. Le Clézio ?

« Il existe un reproche qui est bien plus fondé que les autres : celui qui porte sur l’absence de prise de position de l’écrivain dans la lutte sociale. Le poète doit comprendre qu’il ne suffit pas de dire que la littérature est un monde à part. Il ne saurait non plus proclamer, avec des trémolos dans la voix, qu’il désire rester libre car personne ne peut être «libre» au point d’être dispensé de prendre position pour les opprimés dans leur lutte contre des oppresseurs qui, malgré tout ce que l’on pourra dire, resteront un fait indéniable tant que durera l’actuel système social. Parler de liberté dans ce contexte est synonyme de paresse, de lâcheté ou d’indifférence. […]

Toutes les réformes et les utopies sociales paraissent futiles dans un système mondial où la faillite paraît la seule chose certaine. Et pourtant, il s’agit de se défendre contre cet ordre-là, voire de l’attaquer, même si l’on est tragiquement conscient du fait […] que cette défense comme cette attaque ne peuvent être que symboliques, mais qu’elles sont indispensables si l’on ne veut pas mourir de honte.

Nous appelons les écrivains, les philosophes, les éditeurs, les cinéastes, les artistes, les journalistes, toute personne confrontée à la censure, à prendre position sur cette interdiction de parole dont est frappé aujourd’hui un écrivain français en signant et en diffusant cet appel. Faites-nous également parvenir votre soutien par des textes courts, qui seront mis en ligne avec cet appel.

Nous considérons que les conditions de la remise en détention de Jean-Marc Rouillan sont une atteinte au droit de libre expression. Nous sommes révoltés par l’interprétation des propos de Jean-Marc Rouillan faite par certains medias et par le tribunal d’application des peines.

Nous nous élevons contre sa remise en détention et demandons sa libération sans condition.

http://www.cequilfautdetruire.org/petitions/index.php?petition=1&signe=oui

Nous devons être capables de faire du 27 novembre 2008 une journée puissante de mobilisation pour la libération de Jean-Marc ROUILLAN, ou cette journée résonnera dans nos mémoires comme le sifflement des balles sur un poteau d’exécution.

Car, c’est bien de l’exécution de Jean-Marc qu’il s’agit, l’exécution du droit à la parole et l’exécution, par la révision de l’histoire, de la résistance des masses face à l’oppresseur impérial-fasciste… un assassinat politique transformé en mort blanche ou celle d’un soldat de Craonne pour l’exemple .

Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, Georges Cipriani, Régis Schleicher, des noms qui résonnent encore dans les têtes du patronat et de leurs laquais politiques, pour avoir pris en toute connaissance des risques, la courageuse décision de résister et d’entrer dans la clandestinité pour combattre l’ennemi de classe, quand une grande partie subissait ou collaborait…

AD, deux lettres qui résonnent dans les têtes du patronat et de leurs laquais pour avoir résisté par les armes, comme l’avaient les Frères d’armes du groupe Manouchian, avec comme symbole de cette ultime action contre la réaction, la mémoire de Pierre Overney, assassiné par un milicien « cagoulard ».

La réincarcération de Jean-Marc Rouillan démontre que la vengeance des puissants est insatiable quand il s’agit de militants progressistes, de communistes, qui, par les armes, ont décidés de s’opposer à la barbarie du capitalisme et de son stade suprême, l’impérialisme.

Car qui se souvient aujourd’hui de ces centaines de milliers de travailleurs jetés des usines sidérurgiques et métallurgiques, sacrifiés sur l’autel des plans machiavéliques du plan Davignon fomenté par les Maitres des Forges européens.

Combien de ces travailleurs mis en pâture à la misère, ont disparu ?

Car qui se souvient de ces centaines de milliers de morts sur le chant de bataille du Moyen Orient dans la guerre qui opposait l’Irak et l’Iran.

Combien de bons pères de famille ont été sacrifiés

Histoires de 30 ans pas plus, mais déjà révisées et déjà oubliées, déjà effacées de la mémoire collective d’un peuple.

Effacées de la mémoire collective pour éviter qu’on se souvienne et que réapparaissent les noms des licencieurs et des marchands d’armes, les noms de ceux qui en créant la misère on créé la colère.

Le mouvement de l’histoire fait qu’elle ne se répète pas deux fois à l’identique, mais les licenciements actuels et à venir, les guerres actuelles et à venir, sont bels et biens les conséquences du système capitaliste, colonialiste et impérialiste.

Alors qui sera jugé le 27 novembre 2008, le combattant pour sa classe ou celui qui en aurait trop dit selon les média… ? Quel sera le motif qui exécutera Jean-Marc : « n’a jamais renié ses engagements de classe en faveur du peuple asservi par des patrons corrompus » ?

Le 27 novembre à PARIS, montrons notre volonté à ne pas laisser faire cette justice aux ordres des dogmes des puissants et des lobbies des multinationales.

Deux pétitions sont mises en lignes, à signer et à diffuser sans modération

 

http://marginales.free.fr/spip.php?article94

http://www.cequilfautdetruire.org/petitions/?petition=1

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Source photo : Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :  Unità Naziunale

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