Le
21 novembre 2006 : Le comité anti répression tenait une conférence
de presse à Bastia sur le cas du prisonnier politique Patrick
Castreno condamné à 15 ans de prison et qui a déjà effectué 6 ans
derrière les barreaux loin de sa terre et de sa famille. Il n'a
toujours pas été rapproché.
Voici le texte de la conférence de
presse.
Le
ministère de la justice est coupable d’un flagrant délit de
non-application de la loi. Malheureusement, ces flagrants délits
sont une habitude, et les professionnels corses de la condamnation
sont étonnamment muets sur ce sujet. Ces grands humanistes qui
s’indignent au moindre pétard mouillé, au moindre bâtiment
endommagé, ne trouvent rien à dire lorsque des nationalistes corses
sont victimes d’une violence d’Etat qui consiste à les priver de
leur terre et des leurs, et ce, en allant à l’encontre de toutes les
lois et directives européennes sur le rapprochement des détenus.
Le cas
de Patrick Castreno est particulièrement démonstratif de cette
politique d’Etat qui consiste à oublier d’appliquer la loi lorsqu’il
s’agit de patriotes corses. Patrick Castreno a été condamné à 15 ans
de réclusion criminelle par la cour d’assise spéciale de Paris. Il a
purgé aujourd’hui plus de 6 ans de détention et sera accessible à la
libération conditionnelle dans un peu plus d’un an. Il est incarcéré
à la Maison Centrale de Lannemezan. Comme
tous les détenus, il a fait une demande de transferts et comme tous
les Corses, il a demandé à être incarcéré sur sa terre, au près des
siens.
Le
ministère de la justice a accepté de le transférer d’une Maison
Centrale, considérée comme sécuritaire et répressive, vers un Centre
de Détention où les détenus purgent généralement la fin de leur
peine. Mais, alors que rien ne s’opposait à son transfert à Borgu,
c’est à Salon-de-Provence qu’on a proposé de l’envoyer ! Patrick
Castreno est Corse, il habitait en Corse au moment de son
arrestation, et ses proches habitent en Corse. Il a donc tout
naturellement refusé ce transfert vers Salon-de-Provence et fait une
nouvelle demande pour Borgu.
L’administration pénitentiaire et notamment la direction de la
Maison Centrale de Lannemezan ont rendu des rapports favorables à ce
transfert. Son dossier est depuis plusieurs mois en attente au
ministère de la justice, et il ne manque que la décision du Garde
des Seaux pour qu’il puisse revenir en Corse.
Aujourd’hui, rien, absolument rien ne s’oppose à son retour. Borgu
est un Centre de Détention qui a exactement la même qualification
que celui de Salon-de-Provence, il y a largement la place pour
accueillir Patrick Castreno et d’autres prisonniers politiques.
Le
CAR pose la question de savoir pourquoi Patrick Castreno est encore
incarcéré en France et aimerait savoir ce qui peut justifier le fait
qu’il ne soit pas encore à Borgu.
Le cas
de Patrick Castreno est significatif d’une volonté politique de
l’Etat français d’appliquer une triple peine aux prisonniers
politiques corses, l’exil, la détention et une peine financière. Sur
une soixantaine de prisonniers politiques dont plus de 20 sont
condamnés définitivement, seuls deux sont actuellement incarcérés en
Corse. Pourtant, depuis plus 4 ans, plusieurs ministres se sont
exprimés sur ce sujet en disant que la loi serait appliquée et que
les « détenus corses » condamnés seraient rapprochés de leur
famille. Force est de constater que ces ministres sont aujourd’hui
pris en flagrant délit de mensonge.
Le CAR
exige que l’on applique la loi et que Patrick Castreno soit
immédiatement transféré en Corse, tout comme les autres prisonniers
politiques.
Cumitatu contr’à A Ripressione
Source photo :
CAR, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info :
CAR, Unità Naziunale
© UNITA NAZIUNALE 1999 - 2006
Vos
réactions sur cet article ici :
http://www.unita-naziunale.org/agora/viewforum.php?f=18 |