Le
22 septembre 2007 :
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org. (Corse - Lutte de Masse)
Le Comité Anti-Répression a
donné une conférence de presse samedi devant le Trésor public de
Bastia. Le CAR a tenu à s’élever plus que vivement devant la saisie
des comptes bancaires de Michelle Alessandri, l’épouse de Pierre
Alessandri, incarcéré dans le cadre de l’affaire Erignac. Le CAR n’y
va pas par quatre chemins : il affirme que la justice cherche à
faire pression sur Pierre Alessandri, témoin capital qui pourrait
innocenter Yvan Colonna, dont le procès va s’ouvrir dans quelques
semaines. (source Alta Frequenza)
Voici
le texte de la conférence de presse du C.A.R
Nous avons décidé
symboliquement de tenir cette conférence de presse devant le Trésor
Public car cet organisme semble être le nouvel outil de répression
choisi par l’Etat français pour s’en prendre aux patriotes corses.
Depuis quelque temps, la Corse est en proie à une
fièvre républicaine à nulle autre pareille. Le clan frétille,
s’agite, sautille, et court dans tous les sens quand cette fièvre
devient comme aujourd’hui ministérielle. Chacun veut sa photo,
chacun veut sa place, chacun attend la visite présidentielle
s’annonce comme un don du ciel. Tous les ingrédients de la vie et de
la survie du clan sont réunis, tous à la fois… Pendant ce temps là,
il est une Corse qui se tait, la Corse des vrais Corses, ceux qui
ont eu le courage de dire non, de dire non à un génocide culturel,
de dire non au prédateurs de toutes sortes, de dire non aux
fossoyeurs en tous genres, de dire non à la destruction de notre
culture multimillénaire, de dire non tout simplement à notre
disparition en tant que peuple, à ce souffle d’îlien venu du fond
des âges. Cette Corse se tait et elle pleure. Elle subit l’injustice
depuis des siècles. Elle pleure ses enfants disparus en luttant.
Elle pleure les siens exilés dans les bagnes parisiens. Elle pleure
tant de souffrances de tant de familles. Elle pleure tant de
sacrifices. Elle pleure ses longues années de détention inutiles.
Elle pleure ses procès expéditifs. Le sort de ses familles
écartelées, saignées aux quatre veines pour se rendre à Paris pour
maintenir un lien familial indestructible ne fusse qu’une poignée de
secondes. A l’injustice, la France à rajouté la torture financière.
Les familles des prisonniers politiques corses sont dans des
situations d’extrême détresse, n’en déplaise à ceux qui ripaillent
sous les ordres de la République. La France a foulé aux pieds ses
propres lois, aujourd’hui, elle doit rendre justice à tous ces
Corses, au moins sur le plan financier et nous insistons, en
réalité, au contraire, au lieu de faire amande honorable et
d’indemniser tant de familles corses qui se sont sacrifiées, la
République française poursuit son œuvre de destruction en condamnant
lourdement de manière déraisonnable, sur le plan financier, des
patriotes corses. Elle s’en prend à leurs maigres biens, en prison
comme à l’extérieure. Elle tente de saisir tout ce qui est
saisissable. Aujourd’hui l’indécence est atteinte lorsque des
familles épuisées sont saisies lourdement. Nous voulons ici
aujourd’hui dénoncer le cas de nombreux corses, de nombreuses
familles que l’on accule à la ruine,
Comment peut-on parler de dialogue, de main tendu,
comment peut-on envisager un avenir serein à la Corse si la
meilleure partie d’elle-même est traitée de la sorte ?
Que l’on ne vienne pas nous dire que ce sont des
menaces. Ce que nous demandons, c’est tout simplement le bon sens.
Puisque le président de la République française se déplace avec tout
son gouvernement, nous lui adressons respectueusement cette
demande. A-t-il compris, veut-il comprendre la Corse ? Qu’il
n’oublie pas que la compréhension de ce pays ne passe pas seulement
par le chant des sirènes clanistes.
Nous nous réjouissons des récentes prises de position
de l’ensemble de la classe politique corse en faveur du retour de
nos prisonniers politiques sur leur terre, qui ne font là que l’écho
du peuple corse qui a bien compris depuis que le CAR le dénonce
qu’il y a un problème à ce niveau, que la France est hors la loi et
qu’il est temps que les choses changent rapidement, que nos
prisonniers n’ont que trop souffert.
Cependant, si ces prises de position courageuse nous
confortent dans notre combat contre la double peine qui est infligée
à des patriotes corses qui se sont battus pour cette terre, qui
l’ont défendu et qui en payent aujourd’hui le prix fort, force est
de constater que pendant que le Président de la République française
fait semblant de jouer la carte de l’apaisement, ses services
s’activent pour envoyer d’autres militants nationalistes à Paris,
comme toujours sur la base de dossiers vides.
Mais depuis quelques temps, c’est une autre forme de
répression qui se généralise, et nous sommes obligés de constater
qu’il ne s’agit plus là d’une double peine, mais bien d’une triple
peine, puisqu’à la prison et l’exil, s’ajoutent maintenant des
peines financières qui déjà lorsqu’elles ne touchent que les
prisonniers ou les anciens prisonniers politiques sont de véritables
exclusions de la société. Mais ce qui c’est passé cette semaine
dépasse tous les entendements. Ce n’est pas à un prisonnier que l’on
s’en est pris, mais à son épouse, Michèle Alessandri ! Femme
exemplaire, mariée à un militant et ami de grande valeur, Petru
Alessandri. Malgré la condamnation terrible de son mari à une peine
d’emprisonnement à perpétuité pour son engagement politique qui
laisse peu d’espoir, Michèle a décidé de continuer à soutenir son
mari en étant toujours à ses côtés.
En début de semaine, les services du Trésor Public
ont bloqué les comptes de Michèle Alessandri pour exiger d’elle
qu’elle rembourse la somme farfelue de 150 000 euro correspondant
aux frais engagés pour la reconstruction de la gendarmerie de
Petrusedda, détruite par un commando du groupe sans cigle en 1997.
Le salaire de Michèle Alessandri a été saisi de manière éhontée afin
qu’elle ne puisse plus quitter l’île pour rendre visite à son mari,
ses comptes ont été bloqués. C’est une première dans l’Histoire du
nationalisme corse, ce n’est plus au militant à qui l’on s’en prend
financièrement, mais à son épouse !!! Il ne reste même plus à
Michèle Alessandri les quelques centaines d’euro qu’elle possédait
et qu’elle venait de gagner après un mois de dur travail, pour vivre
et élever dignement ses enfants.
C’est en fait bien évidemment Petru que l’on voulait
atteindre, et ce n’est pas innocent à quelques semaines de
l’ouverture du procès d’Yvan Colonna au cours du quel Petru doit
apporter un important témoignage, puisqu’il s’est à plusieurs
reprises accusé d’avoir été l’auteur de l’assassinat pour lequel
Yvan Colonna sera jugé. On tente tout simplement de faire pression
sur Petru pour qu’il n’assume plus ses actes et que l’on puisse
condamner lourdement un patriote corse innocent de plus.
Nous demandons à la classe politique corse de se
mobiliser pour que cesse immédiatement cette injustice et pour que
Michèle Alessandri et ses enfants puissent vivre dignement du fruit
du travail de leur mère. Si les poursuites et les brimades à
l’encontre de Michèle devaient continuer, nous déclinons par avance
toute responsabilité dans les incidents qui pourraient survenir lors
des occupations des locaux des Trésors Publics de Corse que nous ne
manquerons pas de mener. Nous ne laisseront pas agir impunément cet
organisme, nous sommes aux côtés de Petru et de sa famille et nous
demandons aux Corses de l’être avec nous.
Devons-nous faire le calcul de ce que la non
application de la loi envers Petru coûte depuis 8 longues années à
sa famille ? Avez-vous une idée de ce que coûte un déplacement à
Paris ou à Lannemezan pour une famille ? Avion, taxi, restaurant,
hôtel, journée de travail non payée… sans parler de toutes ses
semaines où la famille ne peut pas se déplacer, alors que si la loi
était appliqué et si Petru était incarcéré au près des siens, sur sa
terre, sa famille pourrait venir le voir toutes les semaines, comme
une immense majorité des détenus français ! A combien devons-nous
chiffrer ce manque et cette absence ???
Nous allons être très clair, les prisonniers
politiques corses et encore plus leur famille ne doivent rien à
l’Etat français, c’est l’Etat français qui leur doit les années de
prison qu’il leur fait subir pour avoir défendu cette terre de Corse
et plus encore, les années d’exil qu’il leur impose, en étant hors
la loi, aujourd’hui la Corse entière en a conscience et nous
n’attendront pas l’hypothétique construction d’une nouvelle prison
dans 3, 4 ou 5 ans pour que nos prisonniers rentrent sur leur terre.
Que les ministres français comprennent bien que nous
ne laisserons plus continuer à venir manger du figatellu et du
brocciu sur nos marchés comme s’ils étaient en France, s’ils
continuent à traiter nos prisonniers politiques de la sorte !
Nous exigeons l’arrêt immédiat de toutes
poursuites financières contre les patriotes corses et leur famille
déjà si durement éprouvées par la violation de ses propres lois par
l’Etat français. Nous exigeons un moratoire financier général
concernant tous les patriotes corses, qu’ils soient emprisonnés ou
libérés. Nous demandons l’application de la loi et le retour de tous
les Corses sur leur terre.
LIBERTÀ PER U POPULU CORSU !
Cumitatu
contr’à A Ripressione
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