Le
26 septembre 2007 :
Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org. (Corse - Lutte internationale)
Au total ce
sont quinze personnes qui ont été interpellées lors de l’opération
policière de lundi au Pays Basque nord
Le Pays
Basque est rentré “dans une nouvelle phase répressive”, estime
l’association pour la défense des droits des prisonniers politiques
basques Askatasuna, pour qui l’opération policière menée lundi en
Basse-Navarre et au Labourd est un “coup médiatique” destiné à
“criminaliser” ceux qui mettent en évidence l’existence d’un conflit
politique au Pays Basque ainsi que ceux qui “dénoncent la répression
de l’Etat français”.”Il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy, José
Luiz Rodríguez Zapatero, Michèle Alliot-Marie et Alfredo Pérez
Rubalcaba ont annoncé une riposte répressive; cette opération est le
reflet de ces paroles”, a déclaré lors d’un point presse Anaiz
Funosas, porte-parole d’Askatasuna. L’association a annoncé hier que
le nombre de personnes interpellées est de quinze et non pas treize
comme annoncé lundi par le Parquet. À la liste des arrestations
fournie la veille par Askatasuna le porte-parole du Comité des
réfugiés et exilés politiques basques Xabier Pérez Susperregi, sa
compagne Ageda Goikoetxea, Aitziber Otegi, Cédric Garay, Mixel
Barnetche, Michel Queihellalt, Joan Bidart, Maider Agerre, Urtzi
Garcia Montero, Gorka Betolaza, le porte-parole d’Askatasuna Oskar
Bizkai, Intza Otxandabaratz et Pantxoa Flores il faut ajouter deux
autres noms: “La compagne de Pantxo Flores, Karine, a été emmenée
également avec leur bébé d’un mois et demi de leur domicile de Banca
et elle a passé la nuit en détention ; et Yves Sallaberry, un
Garaztar habitué du Kalaka, a été arrêté aussi. Selon ses voisins,
la police serait arrivée à 6h30 chez lui et l’aurait emmené menotté
et le visage couvert dans la matinée”.
“La
grande classe de la police”
Au total,
quinze personnes ont été interpellées lundi, dix foyers, un bar le
Kalaka et un local de Segi perquisitionnés lors d’une opération où
plus de deux cents agents sont intervenus. Askatasuna a dénoncé la
“grande classe de la police française”, laquelle “a interpellé une
mère avec son bébé; a retenu chez lui toute la journée Joan Bidart,
qui vient de subir une opération et qui nécessite de soins médicaux
quotidiens; est rentrée armée jusqu’aux dents chez Xabier Pérez
Susperregi et Ageda Goikoetxea, les arrêtant devant leur enfant; a
procédé à une interpellation violente à Esterençuby où des témoins
ont entendu un coup de feu et ont vu des documents jetés par la
fenêtre; a arrêté Cédric Garay à l’hôpital de Bayonne où sa compagne
venait d’accoucherŠ” Et tout cela “en présence des juges Levert et
Houyvet”. Cela a été “un grand spectacle”, une “nouvelle opération
médiatique”, a insisté Askatasuna qui s’interroge sur le fondement
de l’instruction. “On ne sait pas pourquoi ils ont été arrêtés”,
mais toutes les personnes interpellées “sont des travailleurs, des
anciens travailleurs ou des habitués du Kalaka”. Et d’ajouter que
l’un des interpellés est porte-parole du collectif des réfugiés,
qu’un autre est un représentant de l’association Askatasuna et
qu’une dernière est porte-parole du comité contre la spéculation
immobilière Lurra. “Le but de cette opération est donc de réprimer
et de criminaliser les militants qui travaillent pour ce pays”.Anaiz
Funosas a également souligné le cas d’Urtiz Garcia Monero, “qui
ferait partie du Œcommando Donostia’ de l’ETA selon le gouvernement
espagnol. Or, tout le monde sait qu’il ne s’est pas caché, qu’il vit
et travaille à Ossès, où il s’est installé et où il vient d’avoir un
bébé”. La porte-parole a dénoncé l’intoxication médiatique
“habituelle dans la presse espagnole” et qui “semble s’installer
aussi dans les médias français”. Selon les agences de presse
espagnoles, les enquêteurs auraient découvert “des documents
intéressants, mais ni armes ni explosifs”. Les perquisitions se sont
poursuivies hier au Kalaka ainsi qu’au local de Segi où, selon
Askatasuna, Intza Otxandabaratz a été de nouveau emmenée. Concernant
les autres détenus. “Ils se trouvent sous le régime de
l’incommunication et leurs familles ne savent rien d’eux ni sur leur
chef d’inculpation, si ce n’est à travers la presse espagnole”.
Selon les
médias espagnols, des mandats d’arrêt européens concernant Urtzi
Garcia Montero et Gorka Betolaza sont actuellement en élaboration.
Manifestation samedi
Près de 400
personnes ont participé lundi soir et hier soir aux rassemblements
organisés à Bayonne, Ossès, Saint-Jean-Pied-de-Port et
Saint-Jean-de-Luz, selon Askatasuna. De tels rassemblements seront
organisés tous les jours jusqu’à la fin de la garde à vue des
détenus et une manifestation est prévue samedi après-midi à
Saint-Jean-Pied-de-Port.
AB et Batasuna dénoncent la politique
“sarkozyenne”
Les
arrestations relèvent d’une politique “sarkozyenne” qui pousse à la
“radicalisation” au Pays Basque, a estimé hier Abertzaleen Batasuna
dans un communiqué. “Les mêmes logiques risquent désormais de se
généraliser si cette politique toute sarkozyenne pousse ce pays à la
radicalisation”, estime AB, rappelant la “réponse violente” que ce
parti “avait prédite sur le terrain du logement”, en allusion aux
récents attentats qui ont visé au Pays Basque des cibles du secteur
immobilier.
L’opération a été qualifiée
par AB de “pure et simple provocation. Le signe qui tend à faire
entendre que toute tentative de faire évoluer les choses, aussi
pacifique et constructive soit-elle, ne sera vouée qu’à une réponse
répressive de Paris”, estime le parti abertzale.
Batasuna a
partagé l’analyse d’AB regrettant que l’Etat français préfère
appliquer la “politique sarkozynenne de la répression” au lieu de
faire face au problème en s’engageant dans un processus de
résolution du conflit basque. Jean-Claude Aguerre, membre du Bureau
National de la formation de la gauche abertzale, a déclaré ‹lors
d’une conférence à Donostia où Batasuna a annoncé qu’elle présentera
une proposition au Parlement de Vitoria-Gasteiz‹ que la politique de
répression “aussi dure soit-elle, sera toujours stérile”. “La
solution n’est possible que si l’on aborde les racines du conflit”.
L'article qui concerne les interpellations ici
Source photo :
JPB, Unità Naziunale, Archives du site.
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