CORSICA NAZIONE INDIPENDENTE A
BARCELONE
Une délégation de Corsica Nazione Indipendente,
composée de Maurice Giudicelli, du Docteur Alain Simoni, de
François Sargentini et Jean-Guy Talamoni, a participé, à
Barcelone, à la
première Conférence
Méditerranéenne des Nations sans Etat, manifestation
soutenue par le gouvernement catalan.
De leur côté, Jean-Luc Morucci et
Alain Mosconi représentaient le STC, Antoine Martinetti la « Giuventù
indipendentista » et Gérard Romiti le Comité Régional des Pêches
de Corse.
Le jeudi 24 novembre, les
différentes délégations (Palestine, Front Polisario, Sardaigne,
Sicile, Kabylie, Kurdistan, Corse) ont été reçues au palais du
gouvernement de Catalogne, pour l’ouverture des travaux de la
conférence.
Les débats commençaient ensuite
sur le thème « De l’autonomie à l’autodétermination ». Les
différents intervenants ont insisté sur les moyens et processus
pouvant conduire à l’indépendance nationale, dans un contexte
particulièrement intéressant en Catalogne puisque le parti
indépendantiste et républicain « Esquerra Republicana de
Catalunya » participe au gouvernement, et que le Parlement de
Madrid semble sur le point de reconnaître la nation catalane.
Très remarquée, la brillante intervention du député Gavino Sale,
de l’IRS de Sardaigne.
Puis, les travaux portèrent sur
« le syndicalisme et les nations sans état » et furent prolongé
le vendredi 25 novembre par des interventions autour de
« l’organisation économique de la Méditerranée ». À cette
occasion, Alain Mosconi devait affirmer, avec beaucoup de force
de conviction, la nécessité d’associer étroitement lutte de
libération nationale et lutte de libération sociale.
Toujours sur le sujet évoqué la
veille (autonomie et autodétermination), le responsable culturel
et politique kabyle Ferhat Mehenni devait tenir un discours
particulièrement fort, affirmant notamment : « Un peuple sans
Etat est un Peuple esclave ! »
Même fermeté dans les propos de
Mami Ibrahim du Front Polisario, évoquant l’ « Intifada
sahraouie » que les siens ont été contraints d’engager, et de
Faruk Doru (Kurdistan), faisant entendre la voix d’un peuple
artificiellement divisé par l’histoire.
Pour sa part, Jean-Guy Talamoni
devait décrire les luttes corses d’hier et d’aujourd’hui, et
présenter la ligne définie il y a quelques jours par l’Assemblée
Générale de Corsica Nazione Indipendente en faveur de la
création d’une république corse, partie prenante d’une Europe
des peuples et placée sous le signe de l’indépendance nationale
et de la justice sociale.
Mais cette manifestation devait
également faire une place éminente à la jeunesse et à la
culture. Dans ce cadre, Antoine Martinetti eut l’occasion
d’échanger avec les représentants des autres organisations
étudiantes, tandis que le groupe « Arcusgi » devait animer une
soirée avec deux groupes catalans.
Samedi 26 novembre, les travaux
furent clôturés par les interventions de Jean-Guy Talamoni, au
nom de l’ensemble des délégations, et de Josep Bargalló, premier
ministre de Catalogne qui, dans une déclaration solennelle,
devait réclamer la reconnaissance des nations sans Etat de la
Méditerranée.