Dimanche
4 juin 2006 : Patrice Ghironi, 31 ans, incarcéré à Cergy Pontoise,
interpellé en novembre 2004 dans le cadre de l'enquête sur les
attentats des Clandestini Corsi, est en grève de la faim depuis le
24 mai, pour attirer l'attention sur son cas.
En effet, Patrice est handicapé à 80% d'une
jambe à la suite d'un accident de la route, et pour cela,
l'administration pénitentiaire lui refuse toutes les activités
qu'elles soient physiques ou intellectuelles. Par cette action
fortement symbolique, Patrice demande l'application des mêmes droits
que les autres prévenus, celui de suivre des cours ou des
formations, d'avoir des activités physiques, le droit d'avoir un peu
de "liberté" en sortant de sa cellule.
Depuis plus de 19 mois d'incarcération, ce
jeune n'a eu de cesse de faire des demandes de soins, d'activités
physiques, de transfert dans une prison ou son handicap pourrait
être mieux traités comme à Fresnes qui possède un hôpital, aucune ou
presque de ses demandes n'ont été écoutées, ce qui l'isole encore
plus des autres prévenus. La seule réponse de l'administration
pénitentiaire a été de lui proposer de faire une demi journée de
yoga ce qui est impossible avec sa jambe.
Patrice a donc fait partie des
ICC, I
Clandestini Corsi (CC pour les initiés des tags Bastiais), groupe
clandestin "ni raciste, ni nationaliste" selon les auteurs, composé
de jeunes corses en mal de société et d'identité, ce groupe a commis
des attentats en Corse en huit mois d'existence dont le caractère
raciste des actes ne pourra être démontré ou non, que le jour du
procès. Est ce pour autant une raison suffisamment valable pour lui
refuser de suivre des cours et des formations, ou d'avoir des
activités sportives sous prétexte d'un handicap. C'est la question
que l'on pourrait se poser.
Le Comité d'Aide et de Soutien de Parents des
Jeunes de l'affaire dite 'I Clandestini Corsi" (CASPJCC) dénonce les
conditions de détention et la durée de la préventive inique depuis
sa création en décembre 2005, il n'a eu de cesse de porter à
l'attention des medias, de la société civile et des acteurs
politiques, le cas de ces jeunes corses oubliés pendant 13 mois par
toute une société insulaire. En quelques mois de mobilisation, plus
de 7800 signatures ont été obtenues pour demander un procès rapide
et équitable, plusieurs associations humanitaires ont apporté un
soutien à ce comité en dénonçant également les conditions de
détention et en réclamant un procès rapide.
Au sujet de la grève de la faim de Patrice Ghironi, le comité d'aide et
de soutien appel les associations humanitaires à réagir. D'or et
déjà Andatura Corsa per i Diritti Umani dénonce ces refus de
l'administration pénitentiaire et apporte son soutien à ce jeune.
Le procès de ce mouvement clandestin qui avait
revendiqué plusieurs attentats en 2004 aura lieu entre le 2 et le 17
octobre 2006, devant une cour d'assises spécialement constituée en
raison des mineurs impliqués dans le dossier. La LDH se porte partie
civile dans le procès des 12 jeunes hommes, tout en dénonçant la
cour d'assise spéciale.
Neuf d'entre eux sont enfermés depuis novembre
2004 et trois sont toujours à l'isolement, deux agressions ont eu
lieu contre ces jeunes en moins d'un an à Fleury Mérogis.
Pour
un procès rapide, équitable et pour un rapprochement immédiat en
corse dès la fin du procès.
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site, Niulincu NZL.
Source info :
Unità Naziunale, Lazezu, CASPJCC, Presse internet
© UNITA NAZIUNALE 1999 - 2006 |