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PROCES EN OCTOBRE : I CLANDESTINI CORSI

Vendredi 26 mai 2006 : S'il est un sujet que le site Unità Naziunale a rarement abordé sauf sur son forum dès novembre 2004, c'est le cas des Clandestini Corsi. La raison est simple, l'engagement des jeunes C.C, n'a politiquement rien à voir avec la Lutte de Libération Nationale, malgré tout ce qu'on peut lire ou entendre sur le sujet. Mais faut il pour autant les oublier, ou les condamner avant même que le procès est lieu ? Le comité de soutien crée vers la fin de l'année 2005, dénonce à juste titre les détentions abusives que subissent ces jeunes, dont le dossier est clos depuis quelques mois. Les conditions de détentions déplorables, les menaces, les coups, les mises au secret, bref, des conditions de détentions dont on se demande si la punition n'est pas déjà en partie appliquée. Livré à la vindicte médiatique et répressive, ces jeunes ne doivent pas payer les dérives de notre société. Pas plus que les victimes ciblées par les CC !

 

Voici le mail que nous avons reçu pour publication :

Le comité a demandé un procès rapide et équitable.

Rapide, le mot est surement différent d'un pays à l'autre, mais quoi qu'il en soit, il est fixé si tout se passe bien, en octobre 2006. A cette date, ces jeunes corses auront passé 23 mois en préventive, dans un dossier ou pratiquement tout était bouclé lors des interpellations.

Interpellations sous l'œil des caméras de Télévision, par la DNAT, les services spéciaux de l'Etat français. Que l'on soit d'accord ou non avec les CC, une porte enfoncée, une arrestation par la DNAT, sous les caméras complaisantes des télévisions en mal d'information choc, doit être dénoncé.

Force est de constater qu'il fallait pour la police et la presse montrer que "le groupe raciste CC"  était hors d'état de nuire. Il fallait marquer le coup médiatiquement, politiquement et de manière spectaculaire : L'arrestation de jeunes corses par des hommes surarmés et encagoulés. Facile à faire en corse, moins en banlieue parisienne ?

Ces jeunes ne sont pas des enfants de cœur, mais ce ne sont pas non plus des membres d'Al-Qaïda. Surtout quand on connait, le comment du pourquoi, grâce à la lecture d'articles de presse du Journal de la Corse ou du mensuel Corsica.

Un amateurisme, frisant le comique (arme factice lors de la conférence de presse) et frisant le n'importe quoi (une concoction artisanale explose dans le coffre d'un des jeunes en plein après midi), des opinions politiques multiples, aucune cohésion dans les actions et dans les revendications. Des jeunes en mal de société, en mal d'identité, que personne n'a entendu ou voulu entendre. Des jeunes corses qui, sont la représentation de la jeunesse actuelle, dépolitisée, déculturée, dont les mythes oscillent entre Tony Montana et Jean Baptiste Acquaviva.

En quoi la jeunesse corse diffère de celle des banlieues françaises ?

Surement par la différence dans l'expression violente, les uns brulent, les autres plastiquent.

Le soutien existe il ?

Une pétition aura réuni la bagatelle de 8000 signatures, ce qui démontre au grand dam de ceux qui les ont déjà enfermé pour 20 ans derrière des barreaux sordides d'une prison française, que ces jeunes ne sont pas isolés et coupés de la corse et des corses.

Soutenir ces jeunes est il un soutien aux actes ?

Le comité annonce clairement la couleur : "Nous précisons bien que nous ne défendons en aucun cas ce qu'on put faire nos enfants, c'est à la justice de se prononcer  et  c'est vers ce but  que  nos actions sont orientées". Voilà qui devrait fermer les revendications des uns et des autres sur une quelconque politisation de ce comité et voir de ces jeunes incarcérés.

Au final, l'idéal de lutte de ces jeunes "ni raciste, ni nationaliste" risque d'être la définition de l'engagement des Clandestini Corsi.

Que va démontrer le procès ?

La responsabilité collective de tous ceux qui en Corse ont laissé l'individualisme s'installer progressivement dans nos villes et villages, tous ceux qui ont laissé le terrain social à l'abandon, qui ont ghettorisé et banlieurisé la corse. Aux nationalistes corses qui n'ont jamais pris le temps d'écouter la jeunesse en mal d'identité, jamais pris le temps de conscientiser les jeunes, espérant surement tomber un jour sur une génération spontanée de Pasquale Paoli ou de Ghjuvan'Battista Acquaviva. Aux parents qui dans une société de consommation, mondialisé et globalisé, font de l'enfant Roi, ne remettant jamais en cause l'éducation donnée. Le problème vient toujours de l'autre.

A ceux qui font de l'offre et la demande "t'en veux" un idéal de vie pour sortir de la crise en prônant l'argent facile comme travail, ou pour être à la mode en consommant toutes sortes de drogues.

A cette politique d'immigration coloniale que l'on nous impose sans nous demander notre avis, cette criminalisation d'un peuple corse dans son ensemble, par des poncifs habituels que les corses sont racistes, xénophobes, terroristes et assassins.

La LDH et le procès

L'aspect pédagogique de la LDH me parait bien peu important au regard de 23 mois de détention que ces jeunes ont passé à réfléchir sur l'engagement au sein des CC. La pédagogie viendra du procès et des déclarations de ces jeunes, sur le pourquoi de cet engagement dans une structure clandestine (qui n'avait que le nom) et sur l'analyse 23 mois de réflexion sur la légitimité de ces actes. Mais la LDH est dans son rôle, rien de plus. Un non évènement et une perte de temps en polémiques stériles.

I CC et la LLN, incompatibilité d'humeur ?

Les mêmes actes (attentats, menaces), les mêmes moyens (engins explosifs, bombages), les mêmes modus operandi (clandestinité, cagoule, discrétion, cloisonnement). Mais la comparaison s'arrête t elle là ? En grande partie oui, parce que les revendications des Clandestini Corsi tenaient plus du discours de comptoir que du discours révolutionnaire, structuré et dont la sémantique "LLN" était bien maitrisée. Ceux qui voudraient voir en eux, une structuration clandestine raciste réfléchie se trompe lourdement. Sans enlever le caractère raciste des actes ou des propos dans les revendications, il faut remettre à sa place et dans un contexte, les agissements de ces jeunes. Rien ne légitime ou ne justifie les actes, mais pour comprendre pourquoi ces jeunes ont dérapé pour ne pas dire Peter un câble, il va falloir analyser ce qui se passe en corse, et notamment dans des quartiers sensibles. L'inertie des pouvoirs publics à faire respecter la loi sur les trafics en tout genre, et la petite délinquance montante, faite d'incivilité et de violence au quotidien.

Le corse devient une banlieue française et nous la regardons changer sans pouvoir intervenir. Oui mais pour combien de temps?

Ce procès à venir n'est t il pas l'occasion pour le mouvement national d'aborder le sujet des flux migratoires sans tabou et d'enfin d'écouter cette jeunesse corse qui n'en peux plus d'être écartée ou ignorée depuis des années?

Informations Unità Naziunale :

Le site du comité de soutien : http://perso.wanadoo.fr/caspjcc/

La lettre d'un jeune CC emprisonné au Journal de la Corse:
Lettre de R.F. écrite en prison

Madame, Monsieur,

Je suis actuellement dans le cadre de l’enquête « clandestini corsi » en détention provisoire et je viens de lire votre article dans le JDC. Je l’ai beaucoup apprécié parce c’est le premier article qui s’approche de la vérité. Nous avez su analyser le problème au-delà du racisme. Nous sommes en fait une bande de copains qui avaient décidé de stopper le trafic de drogue, puis nous avons tout mélangé suite aux manifestations, la drogue, la langue corse, l’immigration, l’exclusion de notre jeunesse vis-à-vis de l’état qui pense avoir à faire aux nationalistes, donc une future source de problèmes à ses yeux. Nous avons été reçus par M. Zuccarelli peu avant nos actions, pour lui expliquer nos problèmes. IL s’est contenté de dire qu’il ne voulait rien savoir et il est parti dans un débat sur les jeux olympiques. C’est dire s’il n’a rien compris à notre situation. Bien sur qui aurait envie d’entendre une bande de jeunes sans avenir ? Le constat actuel est qu’il y a des jeunes en prison et que le problème est toujours là. Et ça ne va pas s’arranger pour autant. Nous sommes tous séparés avec interdiction de communiquer et surtout en isolement 22 heures sur 24 à cause de notre étiquette de racistes. Est-ce que nous méritons un tel sort ? Est-ce que la justice ne nous a pas confondus avec un « vrai » groupe nationaliste radical ? Nous ont-ils pris au sérieux ? Nous le sauront assez tôt j’espère, parce que au train où vont les choses on risque de passer nos plus belles années en prison et, on s’en doute, sans aucun avenir à la sortie.
Avec mes salutations.

Trois sujets récents sur les CC sur le forum :
http://www.unita-naziunale.org/agora/viewtopic.php?t=87
http://www.unita-naziunale.org/agora/viewtopic.php?t=386
http://www.unita-naziunale.org/agora/viewtopic.php?t=504

Une soirée de soutien :
Elle aura lieu à la salle des fêtes de Venzolasca le vendredi 16 juin 2006 à partir de 21h avec l'Arcusgi, Orizonte, I Mantini. 10€

Sur le même sujet :

Source photo : Unità Naziunale / Niulin
Source info :  "u maure via email"

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