Associu
di i Parenti di I Ricercati
Les années 80 ont été marqué
par une montée en puissance de la revendication du peuple corse, la
mise en place de contre-pouvoirs nationalistes, de la violence de
plus en plus meurtrière et de la répression.
En 1986, sous l'ère Pasqua I, et le
célèbre "il faut terroriser les terroristes", le mouvement
nationaliste alors unit, manifestait son mécontentement de toute les
manières possibles. Pendant une session de l'Assemblée de Corse, en
provoquant des incidents lors des manifestations de Pasqua en Corse,
plastiquant régulièrement des cibles coloniales et harcelant les
forces d'occupation.
Après l'assassinat de deux gendarmes,
le ministère de l'intérieur utilise l'appel à témoin, en juin 1987,
des affiches avec 6 membres du FLNC fleurissent sur tout le
territoire Français. Placardées dans le moindre coin de l'ile,
l'affiche promet un million de franc de récompense.
Wanted : Olivier Sauli, Jean Baptiste
Acquaviva, Charles Pieri, Jean Casanova, Jean André Orsoni, Jean
Vitus Albertini.
A l'apparition des affiches, les parents des
nationalistes recherchés sont montés au créneau pour dénoncer ce
placardage inique. Dans la presse locale et nationale, tout était
bon pour charger les "recherchés", les rumeurs arrivant tout droit
du ministère de l'intérieur.
Le 17 juin 1987, alors que le
mouvement nationale avait une pensée pour Guy Orsoni enlevé et
assassiné par les sbires de l'Etat Colonial, Jean Paul Lafay,
vétérinaire, installé en Corse à Corte au milieu des années 1970,
président de l’association pour la défense des victimes du
terrorisme, présenté
comme un anti nationaliste notoire et proche de la CFR est abattu à
la sortie de FR3 après l'enregistrement d'une émission ou
participait Max Siméoni qui lui prodigua les premiers secours. Les
élus nationalistes déclarèrent à cette époque que cet assassinat
était une provocation pour légitimer les représailles contre les
militants nationalistes corses.
Les parents des recherchés (affichés) se disaient
ulcérés contre certains articles parus dans la presse nationale. "il
est trop facile de charger nos fils de tous les maux..." "A partir
d'accusations légères, on fait de nos enfants des assassins afin de
justifier qu'on les assassine. Ce n'est pas acceptable ! Nous avons
le devoir d'empêcher cela. Nous ne sommes pas contre la justice,
mais les choses doivent être honnêtement faites. On peut se
respecter, même entre ennemis..." déclaraient ils.
Les parents se sont donc constitués en association de
défense qui a été annoncé lors d'une conférence de presse en
juin 1987.
Les familles des personnes recherchés et dont les
photos ont été diffusées dans toute la France par voie d'affiche se
sont regroupées au sein d'une "association de fait" qui a été étendu
aux parents d'autres personnes recherchés.
Les portes paroles de l'"association des familles des
affichés et recherchés, association de fait", il s'agissait de
"défendre ce qui est défendable" et en premier lieu, veiller "à
l'honnêteté avec laquelle tout homme digne de ce nom doit présenter
les choses".
Cette "association des familles des affichés et
recherchés, association de fait" dénonce le fait que certaines
informations données à des journaux se sont avérées de pures
hypothèses mais elles ont été reproduite comme vraies. Elle
dénonçait les manipulations dont était soit victime les journalistes
soit complice.
Tout en revendiquant la présomption d'innocence,
l'"association des familles des affichés et recherchés, association
de fait" réaffirmait que ces jeunes militants corses recherchés
étaient désintéressés, qu'ils avaient reçus une instruction et que
c'étaient des patriotes se battant pour leur pays.
Le 25 juin 1987, Carlu Pieri, un des six affichés et
recherchés, est interpellé à Figarella, alors qu'il était recherché
depuis 1983 après son évasion. Il avait été inculpé en Mars 83 pour
assassinat et tentative d'assassinat dans l'affaire de l'attaque
d'un camp de la légion à Sorbo Occagnano le 11 février 1982
revendiqué par le FLNC qui avait couté la vie à un légionnaire et
blessé gravement un second.
En aout 1987, après des semaines de tension, à
Lucciana, est mitraillé un fourgon de garde mobile. Ce 4 aout 1987,
l'action fera un mort, le gendarme Aznar et trois blessés. Le FLNC
revendiquera cette action le lendemain en mettant en garde les
exécutants et responsables des brimades dont font l'objet les
détenus politiques Corses. Aux Baumettes, certains détenus
politiques corses avaient été passé à tabacs.
Le 7 aout, une rafle eu lieu à Bastia dans le milieu
nationaliste.
Actions, Répressions, déclarations et mobilisations
ponctuèrent septembre et octobre.
Dans la nuit du 15 novembre au 16 novembre 1987,
Ghjuvan'Batti Acquaviva est assassiné par le colon Roussel.
Jean-Baptiste Acquaviva était assassiné aux abords d'un des bunkers
du colonialisme implanté à U QUERCIOLU à quelques kilomètres au sud de
Bastia". Recherché depuis JANVIER 1984, il
est abattu par le COLON ROUSSEL au cours d’une opération commando,
il était un des six affichés et recherchés.
Lire la page consacrée à Ghjuvan'Batti Acquaviva
Le 16 NOVEMBRE 1987 : GHJUVANMARTINU VERDI est déporté et incarcéré à
PARIS. Une fois de plus un responsable nationaliste est victime dune machination
orchestrée par les gendarmes.
Le 17 NOVEMBRE 1987 : Les organisations nationalistes rendent hommage à GHJUVANBATTISTA ACQUAVIVA et appellent tous les Corses à se rendre à ses
obsèques.
Le 17
Novembre 1987 : Le F.L.N.C, dans un communiqué, précise que GHJUVANBATTISTA ACQUAVIVA a
été abattu par ROUSSEL alors quil participait à une action commando. Le F.L.N.C
met ainsi un terme à la manuvre dintoxication lancée par la gendarmerie
tentant de faire croire à lopinion publique du GHJUVA BATTISTA ACQUAVIVA avait agi
seul et quil serait mort accidentellement au cours du bagarre avec le colon ROUSSEL.
Le 17 NOVEMBRE 1987 : Attentat à CORTI.
Le 18 NOVEMBRE 1987 : Plusieurs milliers de
personnes se recueillent devant la dépouille de GHJUVANBATTI lors de ses obsèques
à ISULA ROSSA.
Le F.L.N.C rend hommage à son militant en tirant des salves
dhonneur à la sortie de la messe et ce malgré limposant déploiement des
forces de répression. La Préfecture donnera lordre à F.R.3 de ne pas diffuser les
images. La Direction de F.R.3 obéira.
" GHJUVANBATTISTA, FRATELLU DI U FRONTE, SIMU FIERU DAVE
CUMBATTUTU A FIANCU A TE, MAI UN CI SCURDEREMU DI TE, MAI. " U F.L.N.C
Le 24 NOVEMBRE 1987 : Un important réseaux du F.L.N.C est démantelé, huit
militants sont arrêtés dont FRANCOIS CASASOPRANA. En tout 25 nationalistes sont
interpellés à AIACCIU dont plusieurs femmes et
enfants.
ASSOCIU GHJUVAN'BATTISTA ACQUAVIVA
C'est dans ce contexte que l'"association des
familles des affichés et recherchés, association de fait" propose de
changer de nom pour devenir "Associu Ghjuvan'Battista Acquaviva".
L'"association des familles des affichés et
recherchés, association de fait", que nous proposons d'appeler
"Associu Ghjuvan'Battista Acquaviva", si ses parents l'acceptent, a
été crée pour faire écran à certains abus médiatiques et pour, comme
l'a déclaré, F.M Acquaviva lors de nos premiers contacts avec la
presse "...pour veiller à l'honnêteté dont tout homme digne de ce
nom, doit présenter les choses...", tient à répondre à l'ASAVT J.P
Lafay qui, sous forme d'interrogation, affirme.
Dans l'etat actuel des choses et compte tenu
notamment du rapport d'autopsie qui ne privilégie aucune des deux
thèses, il n'appartient à personne d'affirmer que G.B ACQUAVIVA a
été victime de sa propre arme.
La famille ayant porté plainte, il appartiendra à la
justice et à elle seule de faire la lumière sur cette dramatique
affaire. Mais par dela les clivages politiques, les contradictions,
les oppositions, les positions souvent volontairement figées et tout
en acceptant l'interrogation "par quelle dérive inquiétante en est
on arrivé là ?..." Et dans le prolongement de cette question, notre
association en pose d'autres qui véritablement interrogent.
- Pourquoi un jeune homme à qui rien ne manquait, ni
l'intelligence, ni l'instruction, ni le bien être, ni l'affection
des siens, ni l'amour d'une fiancée, a t il choisi la lutte et la
clandestinité ?
- Pourquoi beaucoup d'autres se trouvent ils
aujourd'hui dans la meme situation clandestine ?
Se poser ces questions c'est peut être déjà prendre
conscience qu'il existe réellement un grave problème corse. C'est
peut être déjà aussi essayer de le comprendre, c'est peut être déjà
enfin commencer à y répondre.
Jean Olivier Sauli
|
La presse de l'époque titrait : "L'arme s'est
retourné comme le militant", tout était ou preque tout était à
charge contre le jeune militant du FLNC. Le Colon Roussel, lui avait
la protection de la gendarmerie et de l'Etat.
L'association rebaptisé en "Associu Ghjuvan'Battista
Acquaviva" ne manqua pas de dénoncer les articles de presse un peu
trop orienté vers la thèse de l'Etat Colonial et de son assassin
Roussel.
Décembre
1987 : L'Associu G.B. ACQUAVIVA s'insurge contre la manière de
présenter les faits, concernant la disparition du jeune militant
nationaliste dans l'édition corse de votre journal en date du 20
décembre 1987.
En effet, affirmer que ce jeune homme aurait été tué
accidentellement avec sa propre arme ne repose que sur les seules
déclarations des époux Roussel divulguées par les services de la
gendarmerie, nous parait déplacé voir choquant en l'état actuel des
choses.
La Famille Acquaviva ayant porté plainte, avec
constitution de partie civile dorénavant, ainsi que nous l'avons
déclaré dans notre précédent communiqué, il appartient à la justice
et à elle seule de faire la lumière sur cette dramatique affaire.
Cependant des éléments nouveaux ayant parait il
dissipés certains zones d'ombre, il pourrait y avoir d'ici peu du
changement en ce qui concerner le déroulement des faits.
En attendant, comme l'a déclaré F.M ACQUAVIVA, lors
de nos premiers contact avec la presse, nous souhaitons que les
choses soient dorénavant présentées "avec l'honnêteté avec laquelle
tout homme digne de ce nom" doit le faire.
Voir l'article en question ici |
Le Samedi 19 décembre 1987 : il était
10H15, lorsqu'une forte explosion ébranlait le hameau de Querciolo,
commune de Sorbo Occagnano. Une explosion qui s'était produite du
coté de la route de la mer. En fait une charge évalué à 2 ou 3 kilos
venait de faire son œuvre. Déposée ou même jetée, contre la porte
d'entrée principale de la maison de M Ferdinand Roussel, elle n'a
occasionnée que peu de dégâts. Roussel avait quitté sa maison
quelques jours après l'assassinat du jeune militant. Depuis celle ci
était gardé jour et nuit par la gendarmerie.
Fin de la première Partie
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site. Dvd génération FLNC, FR3.
Source info :
Unità Naziunale, Jean Olivier Sauli, Corse Matin, Storia Corsa...
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