Après
Stefanu Cardi, Ghjuvan’Battì Acquaviva, Michele Guerrini et
d’autres, après Michele Henry, Santu Giacometti, Stefanu Gallo, nous
t’accompagnons, Ghjuvan’Niculau, à ta dernière demeure.
Tous ne sont pas
morts de la même mort, mais tous partageaient le même amour pour
cette terre.
Cet amour les a
conduits à lutter les armes à la main au péril de leur liberté et de
leur vie.
Nous, militants
du FLNC, partageons et poursuivons leur combat pour que la Nation
Corse retrouve la dignité que la France lui a fait perdre.
Cette France,
après avoir écrasé l’embryon d’Etat corse conçu par Pasquale Paoli,
a ruiné son économie, a dispersé le Peuple Corse et l’a rendu
minoritaire sur la terre de ses ancêtres.
Nous sommes,
unis a nos frères de lutte devenus corses, la fraction politique
consciente organisée et armée de ce peuple.
Cette
conscience, nous le savons, ne s’arrête pas aux limites de notre
organisation politico-militaire.
Peu à peu elle
imprègne toutes les couches de notre société.
Notre lutte
gagne à l’extérieur de nombreuses sympathies malgré le travail de
désinformation des médias français.
Accompagnant ce
travail de désinformation, les officines barbouzardes, après avoir
armé contre nous la répression directe jusqu’en 1980, ont tenté le
pourrissement par l’argent, les honneurs, les carrières. N’ayant pas
réussi à éteindre notre mouvement, elles essayent maintenant
d’opposer les unes contres les autres toutes les composantes armées
de la société corse qu’elles soient marginales ou politiques.
En fait, c’est
la normalisation coloniale de la communauté corse que l’on veut
obtenir par l’autodestruction de tous ses groupes résistants armés.
Cette manœuvre
repose sur les méthodes bien connues, noyautage, injustices,
intoxication, fausses informations, peur, flatteries, argent,
c'est-à-dire sur ce que la police appelle dans son jargon « les
poussettes ».
Nous
interpellons aujourd’hui tous les corses.
Sans oublier les
responsabilités de certains, sans nier les nôtres, nous assumerons
cette situation jusqu’à ce que la vérité éclate.
Si cet appel
n’est pas compris, c’est en fait l’avenir de cette terre, qui sera
vendue aux spéculateurs, pour ses rivages, pour ses eaux, pour ses
montagnes, pour ses forets, pour l’air que l’on y respire.
Quant à nous, de
toutes nos forces, par tous les moyens, nous opposerons à tous ceux
qui veulent s’emparer de notre terre et à leurs complices.
STA TERRA HÈ A NOSTRA
NIMU ÙN CI PÒ PRETENDE
SALUTE À TÈ, GHJUVAN’NICULAU BACCHELLI, tu
étais de ces militants discrets et sans grade, animés de générosité,
de chaleur humaine et de foi.
Ton sacrifice, comme beaucoup d’autres, sera
une lumière dans l’obscurité qui pour le moment nous entoure.
FLNC
Source photo :
U Ribombu, Unità Naziunale, Archives du site.
Source info : U RIBOMBU N°239
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