Le
25 mai 2009 : (13:00 Unità Naziunale,
www.unita-naziunale.org - Corse - Lutte de Masse)
Dans un communiqué du
21 mai 2009, destiné au site cinématographique canadien
"www.voir.ca" et à la presse locale, le député de la Haute-Corse
s'élève contre les propos tenus par le scénariste du film "Un
Prophète" actuellement en lice pour la Palme d''Or au Festival de
Cannes.
voici l'intégralité
du communiqué du député :
Cinq ans après
le film « Un Long Dimanche de Fiançailles » du cinéaste Jeunet qui
permit à des millions de spectateurs d’assister à une scène où on
pouvait voir un poilu insulaire tenter de se rendre aux Allemands en
criant « Ne me tuez pas ! Je suis corse, pas français ! » (alors
même que dans le roman d’origine le personnage incriminé pour sa
lâcheté était italien !) c’est en ce moment un autre film, intitulé
« Un Prophète », encensé à Cannes par la critique et même déjà
promis à la Palme d’Or, qui de nouveau "met à l'honneur" les corses.
Cette œuvre,
que le réalisateur Jacques Audiard estime être un « miroir de la
société », met en scène un jeune héros d’origine maghrébine,
confronté à des prisonniers corses particulièrement abominables de
racisme et de violence, qui le réduisent carrément en esclavage.
Heureusement, ce dernier échappera au joug de ses tortionnaires et,
grâce notamment aux détenus islamistes, finira par se venger...
Je n’étais pas
sur la Croisette et n’ai donc pas eu l’insigne honneur de profiter
de ce « chef d’œuvre » au sujet duquel on aura beau jeu de nous
opposer qu’ « il n’est après tout qu’une fiction » et une nouvelle
expression de la « liberté artistique ».
Ce n’est donc
pas le fait que des corses soient protagonistes de ce thriller
carcéral qui me heurte, mais bien la tendance de plus en plus
systématique ces dernières années à nous dépeindre dans différents
supports médias, sans distinguo ni justification aucune, comme une
communauté sans valeurs, et plus particulièrement génératrice de
racisme et de violence.
A ceux qui en
douteraient, la preuve de ce comportement délibéré et honteux, nous
est apportée sans aucune ambigüité par le co-scénariste Abdel Raouf
Dafri, qui à la question de la présence des corses dans le film
répond que "La proposition corse est choisie sciemment. Après la
guerre, De Gaulle a choisi les Corses, du côté de la Résistance,
plutôt que les Italiens, du côté des collabos. Je voulais se faire
affronter les Arabes, qui ne sont pas les bienvenus sur l'Ile de
Beauté, aux Corses. Je me suis basé sur l'histoire de mon pays, qui
est la France, où il n'y a pas de mafia italienne mais où existe un
milieu corse."
Comment rester
de marbre devant un tel charabia, où l’Histoire est revisitée à
travers des anachronismes d’une débilité olympique, pour opposer les
racistes corses congénitaux aux vertueux islamistes ? Comment
affirmer sans crainte du ridicule, que les « arabes » n’ont pas été
les bienvenus chez nous, alors même que des dizaines de milliers
d'hommes et de femmes venus du Maghreb, aujourd’hui français ou
ayant choisi de conserver leur nationalité d’origine, vivent en
Corse en toute quiétude ?
Nous avions
déjà eu droit par le passé à ce nauséeux procureur des années 70 qui
avait cru identifier en Corse le fameux « gêne criminel insulaire»,
puis à la cohorte d’éditorialistes parisiens et d’artistes en mal de
notoriété, qui se sont au fil des ans permis de juger notre île et
ses habitants, sans même avoir pris la peine de nous connaître. Si
on les laisse se répéter sans réaction, ces raccourcis qui ne sont
rien d’autre que du racisme à rebours, vont finir par faire des
corses les dépositaires exclusifs de toutes les turpitudes, et donc
les boucs émissaires réguliers de la société française.
Alors que
faire ? Je pourrais pour ma part, avec Monsieur le Consul du Maroc,
organiser un petit safari en Haute-Corse, afin de montrer à Monsieur
Abdel Raouf Dafri, à l’abri derrière un 4x4 grillagé, la violence de
notre jungle insulaire. Mais comme le dit si bien le proverbe « A fà
a barba a u sumere si perde savone è tempu !».
Tous autant que
nous sommes, élus de toutes tendances et citoyens, nous devons
ensemble nous mobiliser afin que cessent ces stigmatisations qu’on
n’oserait aujourd’hui opposer à aucune autre communauté en France,
sans susciter une levée de boucliers d’associations et de
bien-pensants de tous bords.
Et ce n’est pas
parce qu’en 1999 une Cour d’Appel de Saint-Denis de la Réunion, sur
la base qu’il n'existait « ni ethnie, ni race, ni religion dite
"corse" » a refusé de reconnaitre le racisme anti-corse, et que
depuis cette décision semble faire jurisprudence, que nous avons
pour autant vocation à nous laisser insulter impunément. « U troppu
stroppia ! » faisons le savoir tant que dureront ces comportements
».
Lien vers
le site canadien:
http://www.voir.ca/blogs/manon_dumais/archive/2009/05/17/396411.aspx
Liens vers le site
du Député Saveur Gandolfi-Scheit :
http://www.depute-gandolfi.com/mon-action-en-circonscription-polemique-au-sujet-du-film--un-prophete--festival-de-cannes--le-depute-reagit-aux-propos-du-scenariste-du-film--un-prophete-mai-2009--_286.html
sur le même sujet :
Article Motion Assemblée
Afp du 25mai
Motion de Corsica Liber du
25 mai
Alta Frequenza Réactions
toujours du 26 mai
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source info : Unità Naziunale
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