Samedi
10 juin 2006 : La corse c'est en France ?
N'insistez pas, puisqu'on vous le dit. La corse
est donc partie prenante de la France. Sauf que le citoyen corse
peut légitimement se le demander.
Liberté Egalité Fraternité, sauf si vous êtes
corse, basque, breton ou kanak.
Le
simple syndicaliste corse non armé, du STC, qui a le malheur
de faire une action symbolique et un acte politique fort en prenant
un bateau vide de passagers pour le ramener en Corse, a la chance de
se faire interpeller manu militari par le GIGN
accompagné d'hélicoptère de l'armée française. Alors que les
syndicalistes français, qui prennent le France en otage,
chargé de passagers, n'ont pas eu cette chance là et encore heureux
pour eux. (en Kanaky, l'armée vient d'intervenir dans un problème
syndical)
Le petit jeune qui en Corse lance un cocktail
Molotov
contre
une gendarmerie ou bien exprime son problème sociétal par des
actions violentes à l'agréable surprise à 6h00 du matin de voir
débarqué la DNAT (ancienne DCPJ) en arme et avec les
caméras de télévision, oui mon cher monsieur, oui oui, ces gens là
se filme en action. Il a, ce jeune corse, l'opportunité de voyager
et de voir du monde, en étant déporté en préventive sur Paris dans
une prison proche du juge sans faire le 118. Mais pour le même genre
de délit en banlieue parisienne, a quelques mois d'intervalle, les
jeunes qui jettent les mêmes cocktail (peut être sans eau de vie
corse) et qui s'expriment par autant de violence, ne peuvent pas en
dire autant. Deux poids, deux mesures ?
Lorsque des viticulteurs corses ou
agriculteurs
corses ont la malencontreuse idée d'employer au noir des marocains
afin de ne pas perdre une récolte (c'est ce qu'ils disent en gros
pour se défendre), ce ne sont pas uniquement les gendarmes de
proximité qui débarquent mais toute une armée de policiers
accompagnée du RAID. En même temps en France, les patrons ou
responsables agricoles n'ont pas droit à ce traitement de faveur,
mais ils ne sont pas corses eux.
Lors de manifestation en Corse de la jeunesse
revendicative,
ou bien d'association de défense de prisonniers politiques, nous
avons droit à un déploiement de force considérable, répressif et
toujours prompt à frapper au moindre lancement d'œuf pourri ou de
pierre, y compris sur des jeunes filles ou des passants, le tout
avec le soutien du GIPN, armée de fusil à pompe et
autre joyeuseté dangereuse. Bien entendu lors des manifestations à
Paris ou débarquent les casseurs organisés pour casser du flic ou du
"blanc", la réponse n'est pas en proportion, et il faut attendre
quelques minutes sinon des heures pour voir intervenir les forces de
répressions.
A une époque pas si lointaine, pour
avoir
eu l'outrecuidance de dénoncer les agissements de 4 pieds noirs en
plaine orientale (et oui encore), en prenant une Cave viticole en
otage, armé de simple fusil de chasse (portée 300 m ?), le très
démocrate Poniatowski a envoyé l'armée, les blindés, les hélicos et
si l'arme nucléaire était de son ressort, il aurait atomiser la
corse.
Aleria 1975 explique peut-être qu'en
corse, le gouvernement français a pris l'habitude d'envoyer la
grosse artillerie dès qu'un corse ose bouger un peu surtout si
celui-ci pense en corse. Dans son livre, le piège d'Aleria,
Edmond Simeoni cite des actions identiques ailleurs en France, je
cite
"L'occupation
avec des fusils de chasse justifie t'elle le désir d'exterminer?
Des précédents connus démontrent le contraire. En 1973, dans le Var,
quelques pieds-noirs, armés de fusils de chasse, ont occupé l'étude
de trois avocats chargés de la liquidation des biens d'un rapatrié.
La vente n'a pas eu lieu. Personne n'est intervenu contre les
occupants. Toujours dans le Var, mais tout récemment, après
Aleria, le 25 septembre 1975, d'autres pieds-noirs armés de fusils
de chasse ont occupé le garage d'un camarade pour en empêcher la
mise en vente décidée par les tribunaux. Personne n'est intervenu.
S'opposer en armes à l'exécution d'une décision de justice est-il
moins grave qu'occuper la cave d'un exploiteur? Trois jours avant
Aleria, des harkis armés ont enlevé à Firminy et séquestré au camp
de Blas une personnalité algérienne. Le gouvernement a bien fait
cerner le camp par les forces de police, mais il a en même temps
envoyé le préfet de Lot-et-Garonne pour négocier. L'Algérien a été
libéré. Aucune arrestation n'a été opérée, malgré l'enlèvement et la
séquestration. Plus récemment encore, quelques pieds-noirs, dans le
Var, ont empêché l'un des leurs, M. Ibagnès, fusils de chasse et
winchester à la main de déférer à une convocation de la police
judiciaire. Sans ennuis ! (source Benghje, camperemu, Edmond
Simeoni, le piège D'Aleria, édition JC Lattès 1975)
Cela justifie surement qu'en Corse, le RAID, le
GIGN, la DNAT, et autres forces de répression tirent sans
sommation, plastiquent les portes pour entrer dans un appartement,
menacent d'armes à feu, femmes, enfants et parents de militants
nationalistes. Si des statistiques ont été faites, en 30 ans de
lutte et donc de répression, combien de militants ont opposé une
quelconque résistance violente au matin de leur interpellation ? Il
en a suffit d'une me répondront les fins analystes et pro répression
pour justifier qu'on laisse une femme perdre son bébé en garde à
vue, qu'on enferme une mère et ses deux enfants dans la cage du
commissariat, qu'on interdise a une mère et son fils de rentrer en
corse après une courte préventive. Qu'on laisse mourir d'un cancer
un prisonnier politique en prison...
La fin justifie les moyens en corse, et un jour ou
l'autre, le drame dont tout le monde parle, la bavure dont tout le
monde sait qu'elle arrivera, ne sera surement pas condamné par
nos trois spécialistes du communiqué "Je condamne dès que ca
concerne une action nationaliste", ce jour là ils
feront ce qu'ils font de mieux, rien voir, rien dire, rien entendre.
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Source photo Unità Naziunale
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