Le complexe du colonisé
Pourquoi
devrais je soutenir l’équipe de France, présentée comme l’équipe de
tous les français, quand on sait comment les corses sont traités
tous les jours dans la presse, par les soit disant humoristes, ou
bien par les politiques français.
Revenons sur un événement
symptomatique d’un traitement des CORSES à double vitesse.
Siffler la marseillaise, non pas en
harmonie avec l’hymne mais siffler pour critiquer, pour revendiquer
sa colère, revendiquer son dégout.
Un hymne national se doit d’être
respecter tout comme son drapeau.
Chose que bien peu de nation et Etat
ont fait tout au long des rencontres de coupe du monde ou bien de
jeux olympiques ces 40 dernières années. Combien de drapeaux Corses
brulés par les supporters niçois et marseillais lors des rencontres
contre Bastia sans que ca n’émeuve personne ?
Récemment encore pendant la coupe du
monde 2006 en Allemagne, des représentants d’une nation européenne
ont sévèrement sifflé l’hymne français sans vraiment donner à un
scandale politique, mais ils n’étaient pas corse ces siffleurs.
Revenons
à cette Marseillaise siffler en 2002 au stade de France par
l’ensemble du public français, « bretons », « corses » et autres
représentants de l’ensemble des régions françaises. Un président de
la République à jouer un coup politique pendant une rencontre
sportive, en quittant le stade offusqué par les sifflets qui étaient
au début contre la présence de la fanfare des flics sur le terrain
comme ca arrive sur tous les stades dès qu’on annonce la présence de
policiers. Puis sifflement contre la Marseillaise, symbole de la
colonisation pour beaucoup de corses et de bretons. Cette cacophonie
ou tout était mélangé a donné lieu à une réaction politique contre
les corses, alors qu’en novembre 2001, lors du match France Algérie,
la Marseillaise a été copieusement sifflée et aucune fatwa contre
les algériens n’a été enregistré. Mais ils ne sont pas corses.
Cette intouchable marseillaise a été
tellement sifflée et critiquée qu’il serait fastidieux de tout
énuméré, mais ce qu’on retiendra est que les corses ont été plus
montré du doigt que n’importe qui d’autres.
Récemment encore, les Espagnols ont
sifflé la marseillaise lors de la rencontre France Espagne du 27
juin 2006. Là encore il n’y a pas eu de réaction politique très
importante contre ces siffleurs de marseillaise, mais ils n’étaient
pas corses.
Un corse est donc moins bien traité
politiquement et judiciairement qu’un Algérien ou un Espagnol.
Ce
complexe
du
colonisé
n’est que de la pure faiblesse, honteuse et odieuse en elle – même.
Est
colonisé tout
corse originaire d’ici qui nie que le corse est un peuple ou qui
considère que le peuple corse est inférieur aux autres peuples de la
Terre, à commencer par le peuple Français. Le
complexe a une
double origine. Sa première origine est personnelle, c’est à dire il
est originaire la personne qui a développé ce
complexe. Sa
deuxième origine est liée à la première. Ce
complexe, comme
son nom l’indique, tire aussi son origine de la colonisation
française de 1769 à aujourd'hui. Pendant cette période de
colonisation, les Corses ont toujours été les victimes, de la part
des français, d’une domination économique, politique, sociale, du
mépris et d’infériorisation. Le mépris envers les corses et la corse
était alors presque généralisé chez les français avant la première
guerre mondiale (des corses jetés dans le port de Marseille par
exemple). Le
complexe
du
colonisé
a pour manifestation fondamentale le
complexe
d’infériorité. Toutes ses autres manifestations dérivent du
complexe
d’infériorité.
La première
manifestation du
complexe de
colonisé, c’est
le
complexe
d’infériorité. Cela entraîne la dépendance à l’égard du gouvernement
colonial, l’incapacité de s’assumer collectivement, le dégoût , la
honte et le mépris de ce qui caractérise la Corse, la dévalorisation
de tout ce qui est particulier et propre au notre identité. C'est
pourquoi, ces liesses populaires en Corse ne sont que le reflet d'un
peuple colonisé.
Voici encore des exemples concrets
du traitement de la Corse et des corses :
La corse c'est en France ?
N'insistez pas, puisqu'on vous le dit. La corse
est donc partie prenante de la France. Sauf que le citoyen corse
peut légitimement se le demander.
Liberté Egalité Fraternité, sauf si vous êtes
corse, basque, breton ou kanak.
Le
simple syndicaliste corse non armé, du STC, qui a le malheur
de faire une action symbolique et un acte politique fort en prenant
un bateau vide de passagers pour le ramener en Corse, a la chance de
se faire interpeller manu militari par le GIGN
accompagné d'hélicoptère de l'armée française. Alors que les
syndicalistes français, qui prennent le France en otage,
chargé de passagers, n'ont pas eu cette chance là et encore heureux
pour eux. (en Kanaky, l'armée vient d'intervenir dans un problème
syndical)
Le petit jeune qui en Corse lance un cocktail
Molotov
contre
une gendarmerie ou bien exprime son problème sociétal par des
actions violentes à l'agréable surprise à 6h00 du matin de voir
débarqué la DNAT (ancienne DCPJ) en arme et avec les
caméras de télévision, oui mon cher monsieur, oui oui, ces gens là
se filme en action. Il a, ce jeune corse, l'opportunité de voyager
et de voir du monde, en étant déporté en préventive sur Paris dans
une prison proche du juge sans faire le 118. Mais pour le même genre
de délit en banlieue parisienne, a quelques mois d'intervalle, les
jeunes qui jettent les mêmes cocktail (peut être sans eau de vie
corse) et qui s'expriment par autant de violence, ne peuvent pas en
dire autant. Deux poids, deux mesures ?
Lorsque des viticulteurs corses ou
agriculteurs
corses ont la malencontreuse idée d'employer au noir des marocains
afin de ne pas perdre une récolte (c'est ce qu'ils disent en gros
pour se défendre), ce ne sont pas uniquement les gendarmes de
proximité qui débarquent mais toute une armée de policiers
accompagnée du RAID. En même temps en France, les patrons ou
responsables agricoles n'ont pas droit à ce traitement de faveur,
mais ils ne sont pas corses eux.
Lors de manifestation en Corse de la jeunesse
revendicative,
ou bien d'association de défense de prisonniers politiques, nous
avons droit à un déploiement de force considérable, répressif et
toujours prompt à frapper au moindre lancement d'œuf pourri ou de
pierre, y compris sur des jeunes filles ou des passants, le tout
avec le soutien du GIPN, armée de fusil à pompe et
autre joyeuseté dangereuse. Bien entendu lors des manifestations à
Paris ou débarquent les casseurs organisés pour casser du flic ou du
"blanc", la réponse n'est pas en proportion, et il faut attendre
quelques minutes sinon des heures pour voir intervenir les forces de
répressions.
A une époque pas si lointaine, pour
avoir
eu l'outrecuidance de dénoncer les agissements de 4 pieds noirs en
plaine orientale (et oui encore), en prenant une Cave viticole en
otage, armé de simple fusil de chasse (portée 300 m ?), le très
démocrate Poniatowski a envoyé l'armée, les blindés, les hélicos et
si l'arme nucléaire était de son ressort, il aurait atomiser la
corse.
Aleria 1975 explique peut-être qu'en
corse, le gouvernement français a pris l'habitude d'envoyer la
grosse artillerie dès qu'un corse ose bouger un peu surtout si
celui-ci pense en corse. Dans son livre, le piège d'Aleria,
Edmond Simeoni cite des actions identiques ailleurs en France, je
cite
"L'occupation
avec des fusils de chasse justifie t'elle le désir d'exterminer?
Des précédents connus démontrent le contraire. En 1973, dans le Var,
quelques pieds-noirs, armés de fusils de chasse, ont occupé l'étude
de trois avocats chargés de la liquidation des biens d'un rapatrié.
La vente n'a pas eu lieu. Personne n'est intervenu contre les
occupants. Toujours dans le Var, mais tout récemment, après
Aleria, le 25 septembre 1975, d'autres pieds-noirs armés de fusils
de chasse ont occupé le garage d'un camarade pour en empêcher la
mise en vente décidée par les tribunaux. Personne n'est intervenu.
S'opposer en armes à l'exécution d'une décision de justice est-il
moins grave qu'occuper la cave d'un exploiteur? Trois jours avant
Aleria, des harkis armés ont enlevé à Firminy et séquestré au camp
de Blas une personnalité algérienne. Le gouvernement a bien fait
cerner le camp par les forces de police, mais il a en même temps
envoyé le préfet de Lot-et-Garonne pour négocier. L'Algérien a été
libéré. Aucune arrestation n'a été opérée, malgré l'enlèvement et la
séquestration. Plus récemment encore, quelques pieds-noirs, dans le
Var, ont empêché l'un des leurs, M. Ibagnès, fusils de chasse et
winchester à la main de déférer à une convocation de la police
judiciaire. Sans ennuis ! (source Benghje, camperemu, Edmond
Simeoni, le piège D'Aleria, édition JC Lattès 1975)
Cela justifie surement qu'en Corse, le RAID, le
GIGN, la DNAT, et autres forces de répression tirent sans
sommation, plastiquent les portes pour entrer dans un appartement,
menacent d'armes à feu, femmes, enfants et parents de militants
nationalistes. Si des statistiques ont été faites, en 30 ans de
lutte et donc de répression, combien de militants ont opposé une
quelconque résistance violente au matin de leur interpellation ? Il
en a suffit d'une me répondront les fins analystes et pro répression
pour justifier qu'on laisse une femme perdre son bébé en garde à
vue, qu'on enferme une mère et ses deux enfants dans la cage du
commissariat, qu'on interdise a une mère et son fils de rentrer en
corse après une courte préventive. Qu'on laisse mourir d'un cancer
un prisonnier politique en prison...
La fin justifie les moyens en corse, et un jour ou
l'autre, le drame dont tout le monde parle, la bavure dont tout le
monde sait qu'elle arrivera, ne sera surement pas condamné par
nos trois spécialistes du communiqué "Je condamne dès que ca
concerne une action nationaliste", ce jour là ils
feront ce qu'ils font de mieux, rien voir, rien dire, rien entendre.
Les
caricatures du Prophète Mahomet.
Elles ont déclenché, un émoi dans la communauté
musulmane à travers le monde, le racisme est en France condamné à
juste titre par une série de loi (http://www.justice.gouv.fr/publicat/antiraca.htm)
qui concerne tout le monde ou presque. Sont exclus de ces lois, les
corses, les basques, les bretons, les occitans, bref tous les
peuples des nations sans Etat qui se trouve sur le territoire
français (un et indivisible). Les caricaturistes se sont lâchés sur
la Corse et sur les corses depuis de nombreuses années, Les
humoristes aussi, les chanteurs, les politiques, les citoyens, les
internautes, les joueurs de flute, les trapézistes, bref tout le
monde, toutes les catégories sociales, professionnelles et
culturelles peuvent se lâcher en toute quiétude sur la Corse et sur
les Corses. Crachez
sur la Corse et insultez les Corses, c'est légal.
Les caricatures et blagues
humoristiques présentés ici ne sont donc en aucun cas raciste, mais
drôle, tellement drôle que vous risquez à tout moment de faire pipi
sur vous.
Nous autres Corses, étions pliés en
deux, un jour de février 2004 ou Magà Barbarossa (président de la
Maison de la Corse de Paris) s'est fait "prendre" à un drôle de jeu
sur France 2 (1), ce soir là, l'équipe du très
talentueux animateur Ruquier (2) se laisse aller à un
humour corrosif : "les corses vous êtes tous des malades" (Claude
Sarraute), Magà Barbarossa a explosé quelques jours après
mais pas de rire. Il a porté l'affaire devant les tribunaux en pure
perte, les corses n'existent pas. Le siège de la Maison de la Corse
à Paris (vivement une Maison de la France à Corti) est victime d'un
attentat murale et d'une revendication en place publique "Sales
Corses on va vous renvoyer chez vous". En décembre 2004,
l'auteur de cet acte de bravoure humoristique passe au tribunal et
déclare devant la Cour "On sait bien que tous les corses sont des
racistes !". Ca vous fait pas rire ? Bizarre.
L'année précédente, Eddy Mitchell, Monsieur "Dernière
séance sur FR3", déclare dans Paris Match en septembre "Depuis
que Sardou s'est entiché de son île de crétins, je ne le vois
plus...", relayant le drolissime
sketch de Virginie Lemoine et Yves Lecoq sur France Inter demandant
"l'euthanasie des Corses" (sic!) (3) ! La liberté
de la presse étant en France, une des grandes richesses de ce pays,
elle permet cette liberté de publier tout et n'importe quoi sur la
communauté corse, pardon elle n'existe pas, du peuple corse, pardon
il n'existe pas, sur ce ramassis de fainéant et voleurs (là c'est
plus parlant pour le français moyen). C'est donc un trésor de la
littérature française, "La vie parisienne", qui a osé publié "22
raisons de dire merde aux Corses" (4) !
Le racisme anti corse n'existe donc pas et n'a jamais
existé, puisque qu'on vous dit que vous n'existez pas !
Depuis que la Corse a demandée à être
Française en 1769 en faisant exprès de perdre Ponte Novu pour mieux
être pacifiée, les déclarations sur la Corse et les Corses se sont
ajoutées les unes aux autres (5).
Pour ne citer que deux grands représentants Français,
Daniel Gélin, acteur français doué d'un immense talent qui déclara
en 1996 que "De tous temps les corses ont été des cons" en
passant par Alphonse Daudet
" Toutes les mêmes,
ces grandes familles corses : crasse et vanité. Ca mange dans de la
vaisselle plate à leurs armes des châtaignes dont les porcs ne
voudraient pas... "
En conclusion, le racisme anti Corse
n'existant pas, il fallait bien trouver quelque chose pour
additionner le mot "racisme" et "corse". Bingo (je sais c'est
pas un terme digne d'un journaliste, mais en même temps, je suis pas
journaliste mais corse), le racisme corse est né d'une volonté
commune en France, de faire du peuple qui n'existe pas un peuple
raciste à toutes les sauces.
Quand un fait divers en Corse touche
une communauté qui a le droit de porter plainte pour racisme donc
que je ne peux pas citer, c'est forcement un acte raciste dans la
seconde ou la dépêche est publiée sur les téléscripteurs. Repris
immédiatement en UNE de la PRESSE NATIONALE et INTERNATIONALE, pour
mettre au pilori ces corses racistes qui n'existent pas en terme de
peuple ou de communauté mais qu'on montre du doigt collectivement.
Ce qui ne veut pas dire qu'en Corse, le racisme n'existe pas, mais
seulement que le racisme en Corse est présent comme partout
ailleurs. La
presse à tendance a dire que l'actrice Française Laetitia
Casta
(dont
tout le monde sait qu'elle est corse) a tourné dans un film
remarquable, et que le braqueur de la banque de Toulouse est Corse.
C'est à ce moment là que le peuple corse existe, que la communauté
corse existe, quand le racisme en corse est montré du doigt ou quand
ce peuple qui n'existe pas se rend coupable d'un braco, d'un
attentat, d'un vol de mobylette, ou d'avoir pissé sur un réverbère.
La presse s'empresse de citer cette Corsitude synonyme d'assassinat,
d'attentat, de vols, de terrorisme, de racisme...
Quand un Corse joue en équipe de
France, et qu'il gagne c'est la France qui gagne et il devient le
français idéal, mais quand ce corse perd, il retrouve de suite son
appartenance au peuple (qui n'existe pas) Corse...
"Va comprendre Charles". Pendant que
le bon peuple français (il existe, il est un et indivisible)
s'occupe des corses et de la corse, il ne se préoccupe pas de ses
problèmes quotidiens.
Les Corses sont responsables du
chômage en France, ils sont responsables du trou de la sécurité
sociale, de la guerre en Irak, de l'assassinat de Kennedy et de la
pollution mondiale.
LAZEZU
Source internet :
(1)
http://www.corse-presse.org/articles/ruquier.htm
(2)
http://zengun.org/weblog/archives/2005/02/du-racisme-anti-corse
(3)
http://www.atechja.com/pages/lamentable5.htm
(4)
http://www.atechja.com/pages/lamentable.htm
(5)
http://membres.lycos.fr/culturacorsa/ra.php
(6)
http://www.atechja.com/pages/ilsnousaiment.htm
Source photo
: Archives Unità Naziunale (dessin caricatural de la Corse chiée
par la France dessinateur Heran et de napoléon faisant ses besoins = source
inconnue, Dessin Casta/Braqueur Jean Jacques Carcassi, caricaturiste
de génie du Journal Arritti)
Source photo :
Unità Naziunale, Archives du site.
Source vidéo : www.forzabastia.com
Source info :
Unità Naziunale
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